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© Olivier Le Moal - adobestock
Article publié le 2 décembre 2019
Malgré les nombreuses propositions portées par les associations d’élu.e.s en France qui, pour le plus grand nombre, défendent l’instauration de la parité dans les communes de moins de 1 000 habitant.e.s, les parlementaires ne semblent pas prêts à franchir un nouveau seuil. Celui de la parité dans les communes de moins de 500 habitant.e.s.
Une question de volonté politique
Pour justifier ce nouveau blocage, la question de la crise de vocation des élu.e.s est invoquée.
« Comment trouver des candidates dans des communes de moins de 500 habitant.e.s ? Pourquoi voudraient-elles y aller alors qu’il est déjà tellement difficile de trouver des candidats pour remplir les listes pour les municipales 2020 ? » Pourtant, cette année, EluesLocales a mobilisé plus de 1 500 élues à travers la France pour évoquer la question de l’engagement des femmes pour les municipales. Parmi elles, de nombreuses femmes maires de communes de moins de 1 000 habitant.e.s qui sont parvenues dès 2014 à constituer des listes paritaires.
Cette année, EluesLocales a mobilisé plus de 1 500 élues à travers la France pour évoquer la question de l’engagement des femmes pour les municipales
Lorsque l’on s’est étonné de ces succès bien inattendus si l’on en croit les levées de boucliers allant à l’encontre de cette nouvelle avancée, les maires ont été formelles : s’il y a une véritable volonté politique affichée de faire de la place aux femmes dans les conseils municipaux, on y parvient !
Les élues locales sont aujourd’hui plus de 240 000 à incarner un mandat, elles sont l’image même de la capacité des femmes à s’engager en politique lorsqu’on leur en ouvre les portes.
Lutter contre des habitudes d'un autre temps
Tant que la parité ne sera pas rendue obligatoire à toutes les strates des collectivités locales, le risque de reprendre des habitudes d’un autre temps persistera. Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes convaincus qu’avec une part des femmes dans la population qui s’élève à 52 % et une présence majoritaire de femmes engagées au sein des associations locales, la volonté est là.
Le sentiment de légitimité apporté par la loi permettra notamment de réduire considérablement l’autocensure dont font encore preuve les potentielles candidates
Assumer la parité à toutes les strates de communes, c’est ainsi assumer une volonté nationale de convaincre chaque femme qui hésite à ce jour qu’elle a toute sa place au sein d’un conseil municipal. Le sentiment de légitimité apporté par la loi permettra notamment de réduire considérablement l’autocensure dont font encore preuve les potentielles candidates. L’attente d’une avancée sur ce domaine n’a jamais été aussi forte et nous avons encore pu le constater il y a peu lorsque nous avons sondé les élues du réseau EluesLocales sur l’amendement déposé au Sénat dans le cadre de la loi « Engagement et proximité » visant à instaurer la représentation proportionnelle des femmes au sein des exécutifs d’EPCI.
Parmi les centaines d’élues à avoir répondu, plus de 90 % d’entre elles s’y sont déclarées favorables et ont souligné le fait qu’il fallait y adjoindre d’urgence une obligation de parité à l’ensemble des communes. Si l’on veut favoriser une démocratie locale représentative de la population et réconcilier les citoyennes et citoyens avec les élus locaux et les intercommunalités, il y a urgence à permettre l’avènement de conseils municipaux paritaires à toutes les strates. La parité élargie à toutes les communes dès 2026 est une attente massive au sein du réseau EluesLocales et nous ne céderons pas pour qu’elle soit enfin entendue.