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Le Grand débat n’est pas terminé, mais on peut déjà en tirer quelques enseignements et souhaiter quelques conséquences.
Des impôts au service de l’égalité
Finalement en effet, ce qui commence à sortir de cette opération, c’est ce qu’on avait déjà vu de la mobilisation des Gilets jaunes, et qui avait largement disparu du radar des politiques depuis des années : la question de l’égalité et de la cohésion.
En clair, pendant des années, les politiques de tous bords nous ont vendu qui la compétitivité, qui (presque tous en réalité) la réduction des déficits, qui la question migratoire, qui l’identité nationale…
Le gouvernement a le choix de ce qu’il fera sortir de son grand débat : si c’est peu et ce ne sera alors rien aux yeux des Français
Il ressort de cette consultation que ce qui préoccupe davantage les Français, c’est l’égalité. Et cette égalité, ils la voient d’abord dans les exigences vis-à-vis de l’impôt. Se posera donc bien, (même si le gouvernement refuse de l’entendre) la demande de rétablissement de l’ISF, mais il faudrait aussi faire de la place à celle de la TVA, impôt injuste s’il en est, à celle des droits de succession et à celle des niches fiscales. Bref, à tout ce qui fait qu’en France, on est décidément loin d’une imposition réellement progressive et qui donne à chacun sa chance de prendre l’ascenseur social.
À impôt égal, service public égal
Directement issu du débat sur ces impôts, celui sur les services publics. D’abord parce que les premiers financent les seconds, ce qu’il ne faut cesser de rappeler. Ensuite parce que les Français n’en peuvent plus de constater qu’alors qu’on paye globalement le même impôt à Neuilly et dans la Marne, on n’a pas, loin s’en faut, accès au même service public.
Les Français n’en peuvent plus de payer le même impôt à Neuilly et dans la Marne, et de n’avoir pas accès au même service public
Et cette inégalité de plus en plus criante entre les habitants des territoires riches et/ou urbains d’une part, pauvres et/ou ruraux d’autre part, devient d’autant plus insupportable aux Français. L’accès aux soins, aux services publics, à la qualité de l’éducation, à l’emploi, aux transports… tout, dans notre pays, discrimine aujourd’hui les plus pauvres, les plus ruraux, les plus vieux.
Tout ou rien
Face à ce constat, le gouvernement a le choix de ce qu’il fera sortir de son Grand débat.
Soit c’est peu, et ce ne sera alors rien aux yeux des Français. Et la colère sera alors à la mesure de la supercherie. Sinon, il faudra vraiment changer : rompre avec un système d’imposition qui ne favorise que les riches et investir massivement dans les services publics de proximité, dans les transports collectifs, dans les hôpitaux, dans l’Éducation nationale.
Sans ça, point de fraternité ni d’égalité, point de transition écologique possible, point de crédibilité de la parole publique et, au final parce que c’est de cela qu’il s’agit, point de démocratie et point de République. Nous en sommes là des enjeux. Les Français sont à la hauteur par leurs exigences. Au pouvoir de l’être également.