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Vie de l’entreprise et entraînement des troupes d’élite ont plus à voir qu’on ne le pense a priori. Unité des équipes, dépassement de soi, gestion de l’adversité : les entreprises ont à apprendre de l’esprit des commandos.
Raphaël Chauvancy, Nicolas Moinet, Agir ou subir ? L’esprit commando pour muscler votre projet professionnel ou personnel, Dunod, 2022, 156 pages, 15,90 euros.
Dans la famille des ouvrages qui rapprochent commandement et management, univers militaire et monde des affaires, voici un petit guide original, au propos bien troussé. Les entreprises ont à gagner de s’inspirer de ce qui fait la rigueur et la réussite des troupes d’élite. C’est ce que reprend, dans sa préface, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, passé, pendant son service militaire, par les prestigieux commandos marine.
S’il faut toujours savoir faire preuve de courage, l’essentiel est dans la cohésion
Rapprocher les deux univers c’est éviter la caricature de l’un et de l’autre. C’est repérer ce qui est transposable du monde des commandos à celui de l’entrepreneuriat et de la vie quotidienne des organisations. Telle est l’analyse des deux auteurs, praticiens et observateurs. Le premier, Raphaël Chauvancy, est officier supérieur des Troupes de marine. Le second, Nicolas Moinet, est professeur de management et d’économie. Ils nous emmènent dans un périple original au sujet de la conduite des hommes et des affaires.
Un guide en neuf étapes pour l’action
Un cocktail de rapprochements possibles fait le sel du dossier. Les conditions de ces personnalités d’exception peuvent inspirer ce qui est plus ordinaire. S’il faut toujours savoir faire preuve de courage, l’essentiel est dans la cohésion, dans l’unité sans nécessaire unanimisme. Transposer l’esprit commando c’est se préparer en permanence à l’adversité et aux coups. Ce n’est pas uniquement de l’endurance et de l’excellence, c’est aussi de l’humour et de la joie.
L’esprit commando ne consiste pas à apprendre des techniques. Le propos vise avant tout la diffusion d’un état d’esprit en offrant des repères aux lecteurs. Le patron ne doit pas nécessairement être parachutiste…
Tout le monde a déjà été confronté, dans la vie professionnelle, au moins à de l’animosité et à de la malveillance
Neuf chapitres courent du courage à la détermination en passant par l’adaptabilité. Interreliées, ces neuf qualités de l’esprit commando sont avant tout une philosophie de l’action dont l’objet est de développer l’agilité combattante individuelle et collective. Une posture et une culture, toutes les deux combatives, qui se travaillent et se construisent, à force d’observation, d’introspection et de remise en question. Cette philosophie de l’action présente la spécificité de situer en environnement hostile. L’intensité de cette hostilité varie considérablement selon les secteurs et les moments. Mais tout le monde a déjà été confronté, dans la vie professionnelle, au moins à de l’animosité et à de la malveillance.
Les auteurs auraient pu insister davantage sur le patriotisme et les chants. Ils mettent en tout cas justement l’accent sur la nécessaire humilité. L’ensemble des observations s’assortit de conseils malins. Allez hop, à l’entraînement !
Extraits
« Le monde dont nous vous parlons n’est pas celui de la simple concurrence mais plutôt celui de l’adversité. Ne les confondons pas, même si les frontières ne sont évidemment pas étanches. »
« L’unité concerne autant la verticalité – être soi – que l’horizontalité – faire corps avec les autres. »
« Si la joie n’est pas la qualité commando qui vient immédiatement à l’esprit, elle est pourtant le ciment sans lequel tout peut se déliter. »
