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La réponse de la France doit monter en puissance et les outils mis en place doivent encore faire la preuve de leur efficacité. Dans une actualité chargée du début de l’été, le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat nous rappelle à nos responsabilités.
« La France est particulièrement exposée aux conséquences du réchauffement climatique mais n’est pas prête à y faire face ». Voici les premiers mots du récent rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC), passé trop vite au second plan de l’actualité chargée du début de l’été. Le HCC décrypte les faits et dresse des constats étayés sans complaisance sur l’année 2022 avant de nous alerter : « L’adaptation doit passer du mode réactif prévalant aujourd’hui pour devenir transformatrice en s’appuyant sur les connaissances des conséquences pour la France ».
Rappel à la réalité
La réponse de la France doit monter en puissance. La mise en place du secrétariat général à la planification écologique (SGPE) est qualifiée d’étape importante mais elle doit être renforcée parce que le SGPE doit encore « démontrer sa capacité à opérationnaliser la stratégie française pour l’énergie et le climat ». Cette mobilisation ne doit pas se limiter à l’État et doit embarquer tous les acteurs parce qu’il est « probable que l’équilibre du système d’assurance en France, dans sa configuration actuelle, ne soit pas pérenne… ». Le lien entre climat et biodiversité est une nouvelle fois rappelé : la quantité de carbone stockée par les principaux puits français a diminué (72 000 ha brûlés, arbres malades…) et est deux fois inférieure à celle attendue sur la période 2019-2021 par la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), etc.
Voilà quelques raisons supplémentaires et impérieuses de revisiter le management public territorial et les politiques publiques locales
Tout revisiter
S’il est peu question du rôle des collectivités territoriales dans ce rapport, nous savons que les résultats de la « maison France » ne dépendent pas que des impulsions gouvernementales. Ainsi et ceci s’adresse à tous ceux qui exercent des responsabilités de pilotage, mesurons à nouveau la difficulté de décliner les enjeux nationaux non seulement par secteurs mais aussi pour nous territorialement, car « les indicateurs de progrès existants fournissent un tableau de bord relativement complet des enjeux de transition mais ne permettent pas de réaliser une évaluation complète de l’alignement avec la trajectoire de la SNBC ». De fait, « La faiblesse du reporting (…) concernant les engagements des acteurs non étatiques (entreprises, investisseurs, villes, régions) ne permet pas d’assurer la qualité et l’utilité de ces engagements et fragilise l’action climatique ». De quoi nous donner quelques raisons supplémentaires et impérieuses de revisiter le management public territorial et les politiques publiques locales. Formons-nous et réformons vite et fort.