Les maires de l'association Ville et Banlieue de France ont sonné lundi "l'alerte sanitaire en banlieue", saluant la proposition du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) de contraindre les nouveaux médecins à s'installer là où ils ont été formés.
"En proposant de contraindre les nouveaux médecins à s'installer dans la région où ils ont été formés et de limiter les dépassements d'honoraires, le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) marque une avancée importante dans la problématique de l'accès aux soins", déclarent les élus de tous bords politiques de l'association Ville et Banlieue.
Ils "saluent cette prise de conscience de la réalité de la désertification médicale et de l'urgence sanitaire dans certains territoires, et espèrent qu'elle sera entendue".
Les maires de banlieue s'alarment "de la désertification progressive des quartiers populaires en matière de médecins et de diversité de l'offre de soins, des dépassements d'honoraires insupportables, des refus de plus en plus fréquents de traiter les bénéficiaires de la CMU", qui permet aux plus démunis de recevoir des soins.
Selon l'association, "en 2010, près d'un habitant sur quatre a renoncé à des soins pour des raisons financières, un adulte sur six n'a aucune couverture maladie et un jeune de moins de 18 ans sur trois est couvert par la CMU complémentaire".
Pour les élus de l'association, "la liberté de s'installer des médecins ne peut mettre en danger celle de se soigner". "Si des mesures incitatives notamment financières ont été mises en place, leurs mauvais résultats et la dégradation des conditions sanitaires dans ces quartiers montrent qu'il faut prendre aujourd'hui des mesures plus coercitives", jugent-ils.
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