Ces ménages pauvres qui deviennent propriétaires

La Rédaction

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Malgré la crise, les ménages pauvres ou modestes sont nombreux à devenir propriétaires, au prix, notamment, d'un fort endettement, indique jeudi une étude de l'Observatoire national de la pauvreté et l'exclusion sociale (ONPS)(...)

Selon cette étude de Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest, après avoir nettement diminué entre 2000 et 2004, le nombre d'accédants pauvres ou modestes à la propriété s'est redressé en 2005 avec l'ouverture à l'habitat ancien sans travaux du prêt à taux zéro.

20% de ménages pauvres propriétaires
En 2008, les ménages pauvres et modestes représentaient environ 20% du total des personnes accédant à la propriété et ce taux est resté identique en 2010, souligne l'étude.
Ce phénomène, "a priori contre-intuitif", s'explique par un endettement proportionnellement plus élevé que celui des ménages les plus aisés, poursuit l'étude.

Un apport de 29 300 euros
En 2010, le taux d'apport personnel était de 19% pour les ménages pauvres et modestes, contre 23% pour les autres. Et sur la période 2000-2010, l'apport personnel des accédants pauvres était d'environ 29.300 euros en moyenne, contre 53.900 euros pour les ménages moyens et aisés.
Pour accéder à la propriété, les ménages pauvres ou modestes supportent donc des taux d'effort (le rapport entre la dépense en logement d'un ménage et son revenu) très élevés: 37% en moyenne en 2010 (et même 41,4% pour les seuls ménages pauvres) contre 31% pour les autres catégories.

0,2% ont acheté à Paris
Le coût relatif des opérations réalisées reste aussi plus élevé pour les ménages pauvres ou modestes: en 2010, il représentait 6,9 années de revenus des ménages modestes et 7,9 années pour les ménages pauvres, contre 5,2 années pour les ménages moyens et aisés.
En outre, le choix du lieu où ces ménages peuvent acheter dépend fortement de leurs contraintes budgétaires, souligne l'étude. Ainsi, en 2010, seuls 0,2% des ménages pauvres et modestes ont acheté à Paris, contre 3,6% des ménages moyens et aisés.
A l'inverse, ces derniers accèdent plus fréquemment à la propriété dans des communes de moins de 20.000 habitants et dans des communes rurales, souligne l'étude.

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