Identifier une allergie professionnelle peut mettre en jeu l'avenir d'un salarié : mesures de protection, aménagement du poste de travail voire reclassement professionnel. Ces règles fondamentales - lorsqu'elles rentrent dans le cadre de maladies professionnelles - doivent répondre à des impératifs médico-légaux, mais être aussi fondées sur le bon sens.
Une session du 7e congrès francophone d'allergologie a fait un point sur la pratique des tests avec des produits apportés par les patients et sur les tests de provocation en cabinet ou en milieu de travail.
Une démarche rigoureuse
Les différentes démarches diagnostiques en médecine du travail doivent répondre à trois objectifs : établir le diagnostic de la maladie, en démontrer l'origine professionnelle et identifier les agents responsables.
La démarche diagnostique impose donc, outre l'interrogatoire, la recherche d'IgE spécifiques et la réalisation de tests cutanés. Or, la batterie des tests actuellement commercialisés est loin de contenir l'ensemble des produits auxquels les travailleurs peuvent être exposés. Par ailleurs, la composition exacte des produits est souvent difficile à obtenir, de nouveaux allergènes peuvent être introduits dans leur formulation et certaines substances se révèlent allergisantes en interférant entre elles.
C'est pour ces raisons que la pratique des tests effectués avec les produits apportés par les patients eux-mêmes est une démarche particulièrement adaptée aux produits à usage professionnel.
Un recours à l'allergologue
La première partie du bilan peut avoir lieu au cabinet du médecin généraliste ou du travail. Elle consiste à étudier de façon détaillée l'ensemble des produits mis en contact avec le salarié au cours de son travail.
« Mais les produits manipulés par les employés ne sont que rarement tous identifiés et les données fournies par l'employeur, de même que la fiche des données de sécurité peuvent être incomplète car la substance est parfois modifiée lors de son utilisation », regrette le Dr Pascal Girardin (allergologue, CHU de Besançon). Pour certains produits, tels que des savons, un test d'utilisation peut être pratiqué au cabinet du médecin.
Le bilan de deuxième intention est fait en milieu spécialisé. Il vise à préciser la responsabilité du produit fini et à rechercher d'éventuelles allergies déclenchées par le contact concomitant avec plusieurs substances.
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