Young businessman tied with rope
© Elnur _ adobestock
Il est difficile de couper le cordon avec une mairie dont on a longtemps été le maire depuis l’interdiction faite aux parlementaires de cumuler les deux fonctions. Afin de limiter ce traumatisme, nous vous livrons quelques idées, mises en pratique ici et là, que nous avons recueillies depuis quelques semaines. Elles concernent beaucoup d’élus car seuls 21 parlementaires sur les 137 concernés ne sont pas restés simples conseillers municipaux. Rester conseiller municipal, c’est le minimum dans une vie politique française, mais ce n’est pas suffisant en soi, voire même pénible (qui a envie d’assister au théâtre d’un conseil municipal sur lequel on n’a plus prise quand on a tout dirigé ?).
Il est difficile de couper le cordon avec une mairie dont on a longtemps été le maire.
Voici donc quelques mesures, simples à mettre en œuvre pour la plupart, et qui permettons d’atténuer le traumatisme et de garder des repères dans une vie bien bouleversée par ces nouvelles et injustes contraintes...
1 - Gardez votre bureau en mairie, et plus particulièrement celui utilisé quand vous étiez maire. Cela évitera, d’ailleurs à votre premier adjoint (qui est devenu maire) du temps perdu dans un déménagement. Bien sûr, vous paierez une petite location à la ville que vous ferez connaître au conseil municipal. Vos électeurs trouveront ainsi facilement le lieu de votre permanence et bénéficieront de la qualité d’accueil que l’on réserve aux habitants en mairie.
2 - Partagez vos précieux collaborateurs de cabinet en mairie avec l’Assemblée nationale. En atténuant vos charges et celles de la mairie, vous êtes ainsi mieux à même de connaître les dossiers essentiels de votre circonscription et de les soutenir au plus haut niveau.
Gardez une place visible lors des conseils municipaux.
3 - Gardez une place visible lors des conseils municipaux. Le choix du jour du conseil sera d’ailleurs modifié pour que vous puissiez être toujours présent ces soirs-là et non à l’Assemblée nationale (notamment pour les questions orales). Il faudra également trouver une table plus grande pour que vous puissiez siéger en bonne place à côté de vos ex-adjoints pour être toujours là sur les photos.
4 - À propos de photos, votre présence dans le bulletin municipal doit être maintenue, notamment aux côtés du maire actuel lors des inaugurations et visites de chantiers… voire même dans les éditoriaux dont rien n’empêche qu’ils soient cosignés.
5 - Trouvez un titre pour vos fonctions, c’est aussi intéressant. Si celui de maire honoraire n’est pas très sexy et un peu contraint (on ne peut le décerner qu’après 18 ans de bons et loyaux services), celui de président de la majorité municipale en jette davantage. Il permet de signer lettres, éditoriaux, contributions… et de toujours montrer le poids dont vous disposez dans votre ville. On conseillera moins le titre de « conseiller délégué » (surtout sans indemnités) à certains grands projets du mandat, ou la présidence d’une association « paramunicipale » créée fraîchement de manière opportune pour promouvoir la ville avec des moyens financiers trop apparents.
Trouver un titre pour vos fonctions permet de signer lettres, éditoriaux, contributions… et de toujours montrer le poids dont vous disposez dans votre ville.
6 - Vous pourrez, en dernier recours, laisser votre place à… votre épouse. Cela aura le mérite de témoigner du courage de cette dernière à assumer toutes les critiques et remarques (fréquentes par les temps qui courent) désobligeantes et pas forcément méritées sur son éventuelle légitimité.
7 - Enfin, il ne faut pas oublier internet et les réseaux sociaux : si vous consultez le site d’une des grandes villes de la région parisienne concernée par ce sujet, vous pourrez trouver l’organigramme du conseil et la photo de l’ancien maire planant au-dessus de celui-ci tel un ange gardien.
N’hésitez pas à nous faire part des initiatives que vous aurez pu constater dans les mairies concernées et nous pourrons ainsi en faire bénéficier tous nos lecteurs.