Alors que chacun s'accorde sur la nécessité de réduire les GES (gaz à effet de serre) pour lutter contre le changement climatique, alors que les pays européens se sont engagés sur le 3 x 20 en 2020 (diminution des GES de 20 %) et sur le facteur 4 en 2050 (division par 4 des GES), les informations fournies le 30 mai par l'AEE (Agence européenne de l'environnement) sont plutôt catastrophiques. Entre 2009 et 2010, et après 5 années consécutives de baisse, les émissions de GES ont dans l'Union européenne augmenté de 2,4 %, soit 111 millions de tonnes équivalent CO2 supplémentaires !!!
Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que l'AIE (Agence internationale de l'énergie) avait indiqué dans un communiqué du 24 mai que nous avions émis en 2011 31,6 milliards de tonnes de CO2, soit une augmentation de 3,2 % par rapport à 2010 !!! Il faut dire à ce sujet que la Chine a connu une augmentation de 9,3 % et l'Inde de 8,7 %. L'Union européenne aurait connu un petit recul (0,6 %) mais il faudra attendre les données de l'AEE à l'automne prochain. Et en plus, s'il y a un léger repli ou une stagnation entre 2010 et 2011, ce serait surtout dû à la crise économique et non à la politique de lutte contre le changement climatique.
Deux aspects positifs sont toutefois pointés par l'AEE. La baisse est notable dans le secteur des transports. Et la hausse des GES aurait été encore plus forte sans une augmentation de la production d'énergies renouvelables à la hauteur de 13 %.
Maigre consolation, on peut le dire, et il faudra rapidement joindre les actes à la parole si l'on ne veut pas aller droit dans le mur !
Joël Graindorge, Directeur général des services techniques.