Les chiffres de la croissance ne sont pas bons. Nulle au premier trimestre, peut-être négative au deuxième, le gouvernement table sur une croissance réduite à 0,5% pour l'année en cours. Parallèlement, le chômage continue à croître, le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) a progressé de 0,3 point au premier trimestre (par rapport à la fin 2011) en France métropolitaine pour s'établir à 9,6%, soit 2,7 millions de personnes au chômage. Les experts prévoient un taux de chômage proche de 10,5% a la fin 2012.
Si l'on rajoute à cela le fait que les personnes travaillant à temps partiel et salariés en chômage partiel représentent 5,2% des personnes en emploi, les chiffres nous promettent une fin d'année pour le moins morose en matière d'emploi. Si le gouvernement, comme c'est probable, se voit contraint de conduire une politique de rigueur dans l'objectif de réduire les déficits publics, certaines prévisions annoncent que le taux de chômage record de l'année1997 (11,2%), pourrait être atteint, voire dépassé, au cours du premier semestre 2013.
Que faire pour préserver ce qui peut encore l'être ? La cible principale sera sans doute les plans de licenciement qui ne sont pas justifiés économiquement et ont pour but d'anticiper les difficultés futures envisagées. Cela ne représente malheureusement, malgré le grossissement médiatique, qu'une minorité des licenciements. Pire, selon les dernières statistiques du ministère du Travail, la proportion des demandeurs d'emploi victimes de licenciements économiques, qu'ils soient collectifs ou individuels s'élève seulement à 3% des motifs d'inscriptions au chômage.
D'où viennent donc les bataillons de chômeurs ? Les fins de contrats à durée déterminée et les fins de missions d'intérim représentent respectivement 25,2% et 6,4% des inscriptions à Pôle Emploi. Ces fins de contrats constituent la première variable d'ajustement des entreprises en cas de perte de marché ou même de manque de visibilité sur l'activité future. Il n'y a rien à faire pour prévenir ces pertes d'emploi qui s'inscrivent dans une légalité, voire une légitimité incontestable pour des entreprises qui doivent faire face à un futur difficilement déchiffrable.
La seule piste sérieusement envisageable est la relance des emplois aidés mais, outre leur coût budgétaire difficile à assumer en période de réduction des déficits, on risque bien de s'apercevoir rapidement que les entreprises ne créent des emplois que si elles ont un marché à satisfaire.