L'histoire commença il y a une quinzaine d'années quand un photographe céda à la Ville d'Avignon un visuel du fameux pont Saint-Bénézet contre 12.000 F, en précisant qu'il pouvait être utilisé « pour tout usage et sans mention de durée » à condition de ne pas à dénaturer.
Peu de temps après, la mairie en fit le fondement de son nouveau logo. L'agence qui développa la charte graphique retoucha largement la photographie en étirant notamment le tablier du pont.
Après des années de procès, la cour d'appel de Nîmes vient d'estimer que le photographe était victime d'un préjudice moral et a condamné la commune et l'office de tourisme a verser 30.000 euros de dommages et intérêts et... à retirer le « logo-photographie » de tout support sous astreinte de 100 euros par jour de retard.
Le problème, c'est que... comme dans toute ville, le logo est partout, sur les documents imprimés, mais aussi dans la rue et sur les véhicules et les bâtiments publics.
Pour éviter les pénalités, la municipalité a eu l'idée de lancer « une campagne citoyenne » pour que les Avignonnais participent au recensement et signale toutes traces du logo sur le domaine public.
Plus fort que la chasse aux oeufs de Pâques... Avignon invente donc la chasse aux logos.
Mais celle-ci risque d'être particulièrement coûteuse et fait déjà grincer les dents du côté de la cité des papes...