Développer une agriculture bio de proximité

Développer une agriculture bio de proximité

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© eugenio Marongiu - adobestock

Logements, zones d’activités... chaque année, la ville grignote sur la campagne et les terres agricoles. Pourtant, la population demande un cadre de vie préservé, un environnement sain et l’accès à des produits bio locaux. Face à ces enjeux a priori incompatibles, des réponses émergent et des territoires s’engagent.

Développement économique, emploi, santé publique, protection de l’environnement... L’agriculture biologique apporte des réponses concrètes à certains défis auxquels les élus locaux sont confrontés.

Lire aussi : Stéphane Troussel : « Il nous faut absolument construire une transition écologique des quartiers populaires »

Pour favoriser la préservation des terres agricoles et agir dans la transition alimentaire de leur territoire, les collectivités peuvent intervenir à tous les échelons de la filière (installation, production, transformation, distribution et consommation). Pour cela, plusieurs outils existent : outils fonciers et d’urbanisme (PLU, PLUI, Scot, PAEN…), Plan climat air énergie territorial, démarches de protection des aires d’alimentation des captages d’eau potable, Agenda 21, trame verte et bleue, charte des parcs naturels régionaux, critères dans les marchés publics dans la restauration collective pour permettre l’approvisionnement en produits bio locaux…

Élément indispensable : la volonté politique

Si les collectivités territoriales sont déjà nombreuses à œuvrer au développement de cette agriculture, des freins subsistent, notamment en zone urbaine. Comme le souligne Line Magne, maire de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne, 17 600 habitants), « il faut une volonté politique dans une ville nouvelle pour faire de l’agriculture ».

Dans cette ville de la région parisienne qui fait partie du territoire couvert par l’établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Sénart, Line Magne a affirmé sa volonté et s’en est remise à son directeur général des services pour mettre en œuvre un projet politique transversal de la fourche à la fourchette.

Le dialogue territorial, la montée en compétences des agents et la transversalité entre services sont des clés de réussite de ces projets

Première étape : former les équipes

« J’ai inscrit cette journée dans le plan de formation de mes équipes, ça m’a fait gagner un temps fou. Maintenant, je n’ai plus besoin de convaincre, on peut rentrer directement dans le concret ». Emmanuel Cattiau, directeur général des services de la ville de Moissy-Cramayel, avait assisté à une formation en 2016 intitulée « L’agriculture biologique, un levier pour le développement durable des territoires » et organisée à destination des élus et agents territoriaux par la Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique) et son antenne francilienne, le Gab IdF (Groupement des agriculteurs biologiques d’Île-de-France).

Convaincu de l’utilité de cette formation comme une première étape pour développer un projet d’agriculture biologique de proximité, il a fait appel au Gab IdF pour organiser à nouveau cette journée en partenariat avec la communauté d’agglomération de Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart et sa direction de la transition écologique.

Lire aussi : Environnement : les maires ont un pouvoir de transformation

Concevoir des projets adaptés au terrain

Grâce à des retours d’expériences de collectivités, de chefs de cuisine de restauration collective, d’acteurs du foncier comme la Safer et d’agriculteurs, ce type de journée a un atout majeur : mieux appréhender les contraintes de chacun. En effet, le dialogue territorial, la montée en compétences des agents et la transversalité entre services sont quelques-unes des principales clés de réussite de tels projets alliant préservation de l’environnement, qualité de l’alimentation et aménagement du territoire, sans oublier la création d’emplois pérennes.

À savoir

Des outils pour accompagner les collectivités
« Vous pensez que votre projet est irréaliste, sachez qu’au Gab IdF, il y aura forcément une personne capable de vous accompagner, que ce soit sur la restauration collective, l’installation d’agriculteurs bio, la prévention des pollutions agricoles...», affirme Emmanuel Vandame, vice-président du Gab IdF. Le réseau Fnab a développé une expertise en matière de politique territoriale. Fiches méthodologiques, formations..., retrouvez toutes les informations sur www.devlocalbio.org et www.eauetbio.org.

Les textes de ce dossier sont en partie issus des actes de la formation pour les élus et agents territoriaux « Agriculture bio et de proximité », organisée par le Groupement des agriculteurs bio (Gab) Île-de-France, la ville de Moissy-Cramayel (77) et la communauté d’agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart le 3 octobre 2017. Ils ont été rédigés par l’Agence de diffusion et d’informations rurales (Adir).

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