Dijon en avance sur le futur

Stéphane Menu
Dijon en avance sur le futur

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© Production Perig - adobestock

Le terme est parfois impropre. Comme si être une ville portée sur le numérique était une condition sine qua non à une quelconque forme d’intelligence collective. Une chose est certaine : Dijon joue à fond la carte de la Smart City. Et promet aux habitants une ville plus facile à appréhender…

On cite Dijon comme l’une des communes les plus avancées en matière de smart city ou ville intelligente, comme peut l’être aussi Issy-les-Moulineaux.

À tel point que la capitale bourguignonne brigue parfois les titres internationaux, se retrouvant dans la dernière short-list d’un concours très prisé, aux côtés de Singapour ou de Barcelone ! (voir encadré).

François Rebsamen, maire de la ville, président de la métropole, travaille sur le dossier depuis des années. Et l’impulsion ne retombe pas. Début 2019, Dijon sera encore plus connectée avec l’installation d’un poste de pilotage des services publics connectés.

Objectif ? Tout miser sur l’open-data pour renouveler la démocratie participative, développer un écosystème de start-up et faire des usages des habitants un point de départ pour améliorer le fonctionnement de la ville.

Début 2019, les équipements publics des 24 communes de la métropole seront reliés à un poste de commandement unique

Car, dans la ville intelligente, les usagers sont censés modéliser le fonctionnement de leur cité. Éclairage, transports, ordures, eau, sécurité… Au premier trimestre 2019, les équipements publics des 24 communes constituant Dijon métropole seront reliés à un poste de commandement unique, contre six jusqu’à présent. Ce qui permettra de piloter en temps réel et avec une grande réactivité les services publics de la cité. L’objectif : mieux anticiper le renouvellement des équipements, améliorer la coordination des équipes en cas d’incident et renforcer la sûreté publique.

Dijon, finaliste des World Smart City Awards !
Elle y a cru ! Dijon métropole concourrait en décembre 2018 pour tenter de remporter le prix de ville intelligente à l’occasion du salon Smart City Expo World Congress de Barcelone. Les World Smart City Awards, organisés dans le cadre du salon, récompensent les projets, idées et stratégies innovantes favorisant le développement urbain durable. Dijon a réussi brillamment à s’extraire des 473 candidatures déposées ! Dans la finale avec sept autres villes, dont Singapour – excusez du peu –, le vainqueur, elle a mis en évidence son application sur smartphone pour signaler un problème sur la voie publique (éclairage en panne, mur tagué, sac-poubelle sur le trottoir, etc.).

Lire aussi : Bientôt chez vous :  la révolution du big-data des territoires

Le citoyen, acteur malgré lui

La réalisation de ce centre et des équipements urbains connectés, confiée à un consortium composé de Bouygues Énergies et Citelum, filiale d’EDF, avec Suez et Capgemini, doit permettre de réaliser 65 % d’économies d’énergie en douze ans. Plusieurs dizaines de millions d’euros d’économie sont attendus, notamment en équipant en LED 34 000 points lumineux. Ces économies permettront de lancer de nouveaux projets, comme le déploiement de 140 kilomètres de fibre optique.

« Une lumière plus jaune et plus basse, qui fera baisser la vitesse des véhicules »

« Prenons l’exemple du stationnement. À Dijon, dans quelques mois, la ‘'ville intelligente'’ guidera le conducteur vers une place libre, explique Xavier Lenoir, responsable du service DSI à la ville de Dijon et à la métropole, en charge de mettre en place ce grand chantier. Même conduite à distance de la luminosité : une lumière blanche haute donne plus de sentiment de sécurité aux conducteurs, qui rouleront plus vite, au contraire d’une lumière plus jaune et plus basse, qui fera baisser la vitesse des véhicules », précise le responsable.

« L’objectif est de faire du citoyen l’élément central de cette démarche. À l’analyse de ses usages, nous adapterons la ville. La data, cette captation de données anonymes, permet de modeler un nouveau rapport des citoyens à la ville et aux élus, dont l’image n’est pas bonne. Au-delà de la technologie, c’est un enjeu démocratique beaucoup plus important qu’on ne l’imagine », poursuit-il.

Lire aussi : Big-data : tous concernés

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