© Adobestock
Un manager, c'est fort, ça ne se pose pas de question. Ben si. Au contraire même, si la prise en compte de l'incertitude était une qualité majeure des personnes qui veulent encadrer efficacement ?
Un îlot d’incertitude professionnelle dans un océan d’incertitudes universelles... Comment agir efficacement pour le climat ? Comment appréhender les mutations du monde du travail ? Comment retisser le lien social ? La perplexité est-elle constitutive d’une qualité managériale ?
Pas de doute sur le doute
La gestion du doute en matière managériale est peut-être l’un des aspects les plus complexes de la fonction. Les collaboratrices et collaborateurs n’ont que faire des doutes de leur encadrante ou de leur encadrant. « Un chef c’est fait pour cheffer » disait un défunt président de la République, aphorisme dont la rigueur syntaxique et sémantique laisse à désirer : si la trivialité de la formule prête à sourire, elle n’en révèle pas moins les ressorts de la légitimité du manager. Et cette légitimité laisse-t-elle la place au doute ? Je pense notamment au doute dans sa dimension cartésienne, qu’on pourrait reformuler comme étant le doute constructif.
J’en tire la modeste conclusion que le doute faisant partie de nos vies, il est donc partie intégrante du management
Cessons les atermoiements et ne laissons pas de place au doute sur cette question : le doute est consubstantiel à l’exercice des responsabilités, il est nécessaire et c’est pourtant un gage de protection pour l’exercice de nos missions. La seule et vraie question que nous, managers, devons-nous poser est : faut-il donner à voir que le doute existe ? Peut-on (doit-on) partager ses doutes avec ses collaboratrices ou collaborateurs alors qu’elles et ils sont nombreuses et nombreux à attendre que nous tranchions ou que nous soyons catégoriques.
Pas de honte non plus
En réfléchissant à cette thématique, j’ai pu compulser nombre d’articles sur le sujet, dans la presse hebdomadaire, sur des sites ou autres blogs improbables qui, sans délivrer la vérité sur le sujet, permettent au moins d’attester de l’existence d’une réflexion générale sur le sujet :
- « Le doute facteur de discernement »
- « Managers : pourquoi le doute peut devenir une force ? »
- « Petite apologie du doute en management »
- « Outil du manager : le doute, un sentiment utile »
Ce florilège d’accroches n’apporte pas de réponse aux questions originelles mais j’en tire la modeste conclusion que le doute faisant partie de nos vies, il est donc partie intégrante du management et qu’il n’est à cet égard pas honteux ou maladroit de le dévoiler.