Problème: organiser 24 heures de cours plus des activités périscolaires sur 4,5 jours, sans dépasser 5 heures 30 de classe par jour et 3 heures 30 par demi-journée, avec une pause à l'heure du déjeuner d'au moins 1 heure 30. Plusieurs réponses possibles, dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.
En septembre 2013, les écoles primaires devront passer à la semaine de 4,5 jours avec le mercredi matin (dérogation possible pour le samedi matin), selon le projet de décret sur les rythmes, dont l'AFP a eu connaissance. Les communes pourront demander avant le 1er mars un report à la rentrée 2014.
Les heures de cours seront plus étalées car, actuellement, l'année scolaire est jugée à la fois trop courte et trop chargée, au détriment des apprentissages. La demi-journée en plus permettra d'atteindre 180 jours de classe par an, contre 144 actuellement.
L'aide personnalisée, créée en 2009 pour les élèves en difficulté, sera remplacée par des "activités pédagogiques complémentaires" en "groupes restreints" pour "l'aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages", "l'aide au travail personnel ou pour une activité prévue par le projet d'école".
Une souplesse est laissée localement à l'organisation de la journée et de la semaine, car la réforme inclut la mise en place d'activités périscolaires, culturelles ou sportives, organisées par les collectivités locales, posant la question du recrutement d'animateurs compétents et le problème de leur déplacement pour de courtes périodes en zone rurale.
Jean-Jacques Hazan, président de la fédération de parents d'élèves FCPE, reconnaît l'intérêt d'avoir des horaires différents car toutes les communes n'ont pas le même patrimoine: "Certains ont des musées à 30 mètres, d'autres à 10 kilomètres."
"Pas la grande révolution annoncée"
Mais il estime que le texte "demande à être un peu amendé". La FCPE milite pour une journée de classe de cinq heures maximum, sans devoirs à la maison, et demande plus de clarifications sur les critères autorisant un report de la réforme, estimant qu'il ne doit pas s'agir d'"une simple formalité".
"C'est beaucoup de changements, beaucoup d'argent, pour une mofidication a minima des rythmes", regrette Valérie Marty, présidente de la fédération de parents d'élèves Peep.
"On passe d'une journée de 6 heures à 5 heures 30 maximum. Ce sera sans doute en moyenne 5 heures 15, ce n'est pas la grande révolution annoncée", juge Sébastien Sihr au SNUipp-FSU, principal syndicat des enseignants du primaire.
"Cela concerne près de 6 millions d'élèves de primaire, plus de 10 millions de parents, va impacter plus de 340.000 enseignants", souligne-t-il, déplorant avoir reçu le texte en pleine trêve des confiseurs pour un vote dès le 8 janvier au Conseil supérieur de l'éducation (CSE, consultatif) alors qu'il reste "trop de zones d'ombre".
Le volume horaire des activités pédagogiques complémentaires n'est pas précisé et le temps de service des enseignants n'est pas mentionné dans le projet de décret, regrette-t-il.
"Que se passe-t-il en cas de désaccord entre le conseil d'école et le maire" sur l'organisation de la semaine et la journée, "sur quels critères le directeur académique va-t-il arbitrer?" relève-t-il, craignant des contentieux.
"La flamme du dialogue social tant vantée paraît soudainement éteinte", estime M. Sihr, qui demande un report du vote et réclame une table ronde avec le ministère, les enseignants et les collectivités locales.
Malgré une réelle "volonté politique", "ce dossier n'a pas été très bien préparé en amont", considère Christian Chevalier du syndicat d'enseignants SE-Unsa.
"Le schéma tel qu'il est permet beaucoup de souplesse en termes d'organisation. Si on veut des activités péri-éducatives avec un peu d'allure, il faudra qu'elles durent au moins une heure", explique-t-il, car, "si ça doit se terminer par de la garderie, ce sera un échec".
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