Emploi, salaire : les fonctionnaires déçus

La Rédaction

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Les syndicats de fonctionnaires se sont montrés déçus mardi à l'issue de la conférence sociale, regrettant le "silence radio" du gouvernement sur les questions au coeur des préoccupations des 5,3 millions d'agents publics: l'emploi et les salaires.

Tout en saluant un changement de ton et de méthode du gouvernement, beaucoup ont déploré l'absence d'engagements et même de perspectives de discussions sur ces deux sujets.

Ils ont aussi regretté le fait que le gouvernement ne semble pas prêt à revenir sur l'instauration d'une journée de carence (non indemnisée) en cas d'arrêt maladie, un point de consensus entre syndicats.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi soir une série de concertations et de négociations dans le secteur public, notamment sur l'égalité hommes-femmes ou sur le bilan de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), qui s'est traduit par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux pendant le précédent quinquennat.

En matière de rémunération, il a annoncé une concertation "à l'automne" sur les politiques passées, afin de dégager "une méthode de travail" dans un "contexte financier durablement contraint", des termes laissant peu de place aux espoirs d'une revalorisation significative.

Sur cette question, la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu a évoqué des discussions à la rentrée sur la gestion des carrières, mais sur le point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires des agents, cela a été "silence radio", selon des syndicats.

"Il n'y a eu aucune annonce, aucune perspective de discussions, sur l'emploi public et les salaires", a résumé Bernadette Groison (FSU), tandis que le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a déploré une situation "immobile".

"On reste sur notre faim"

En matière de salaires, les agents "ont une forme d'amertume et c'est normal", a reconnu la ministre après la table ronde, relevant toutefois que le gouvernement venait de débloquer plus de 500 millions d'euros pour revaloriser les salaires des agents les moins payés après la hausse du Smic.

Les syndicats voient une forme de paradoxe à l'absence d'annonces sur l'emploi et le pouvoir d'achat, alors que le gouvernement insiste sur sa volonté de revaloriser la fonction publique.

Pour Brigitte Jumel (CFDT), le gouvernement a "la volonté de redonner de la confiance aux agents, mais le coût des mesures reste quand même, on le sent bien, une préoccupation constante".

Le gouvernement entend en effet maintenir les effectifs constants tout en créant des postes dans certains secteurs prioritaires (Education, Justice, Gendarmerie, Police). Selon la Cour des comptes, un tel objectif exclut toute marge de manoeuvre pour mieux rémunérer les agents.

Pour Marie-Laurence Bertrand (CGT), la fonction publique se retrouve dans "un carcan financier".

Le gouvernement reconnaît que "les fonctionnaires ont payé un lourd prix, on nous avait même parlé d'humiliation. Derrière, on pouvait espérer un changement notable", a-t-elle regretté.

Même constat pour Annick Coupé (Solidaires), pour qui "sur l'emploi, le point d'indice ou la journée de carence, il n'y a eu aucune réponse".

"On n'attendait pas d'annonces concrètes mais on espérait des perspectives de discussion. Or là, on n'a pas les annonces, mais on n'a même pas les perspectives", a renchéri Mme Groison. "On reste sur notre faim".

"Le gouvernement, s'il reste dans ce cadre contraint et restreint, ne s'offre pas de chances de faire aboutir ses politiques publiques" sur le quinquennat, a-t-elle prévenu.

Pour Vincent Hacquin (CFE-CGC), la déception est aussi de mise. Les agents, dit-il, "attendaient un signal fort sur le pouvoir d'achat. Tout le reste, c'est bien beau, mais il faut quand même payer la facture à la fin du mois".

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