Les montagnes sont les zones de la planète qui se réchauffent le plus vite : des glaciers qui reculent, des roches qui s’effondrent, une neige qui disparaît
© Friedberg
En cette période de haute saison hivernale, il est difficile de ne pas aborder les problématiques climatiques subies par la montagne ! En première ligne face au réchauffement climatique et encore plus en période hivernale, les montagnes sont les zones de la planète qui se réchauffent le plus vite : des glaciers qui reculent, des roches qui s’effondrent, une neige qui disparaît. Avec, à la clé, des conséquences sur le tourisme, la ressource en eau, le pastoralisme… Pour y faire face, chaque territoire est appelé à se transformer et/ou est déjà en transformation.
Selon Samuel Morin, directeur du Centre national de recherches météorologiques (CNRM), « le réchauffement climatique en montagne est plus visible qu’ailleurs sur des écosystèmes très sensibles à la hausse des températures ». Il accentue la survenance de risques naturels d’ores et déjà omniprésents en montagne (inondations, sécheresses, érosion des sols…), qui peuvent eux aussi augmenter le risque de crues et coulées torrentielles, chutes de blocs, avalanches… et leurs conséquences sur les territoires.
Sur chaque territoire, la transition doit s’appréhender de façon globale et systémique, se construire avec ses forces et ses faiblesses.
Force est de constater que la baisse inéluctable de l’enneigement naturel menace la viabilité de la saison hivernale, d’autant que le réchauffement climatique limite les possibilités de produire de la neige de culture. Et les augmentations des coûts de l’énergie obligent les derniers récalcitrants à enclencher leur transition. Mais se transformer n’est pas simple : renoncer au ski, trouver des modèles alternatifs, concilier les enjeux écologiques, politiques, sociétales, économiques à court et moyen terme… nécessitent d’être au plus près de la réalité locale, de concerter les différentes parties prenantes, sans oublier les premiers concernés, les habitants.
Certaines stations ont engagé leur diversification vers le tourisme « quatre saisons », tournant en priorité les investissements vers des activités indépendantes de l’enneigement. Sur chaque territoire, la transition doit s’appréhender de façon globale et systémique, se construire avec ses forces et ses faiblesses. Il n’y a plus un seul modèle : les territoires doivent s’adapter, inventer et innover leur transformation pour agir avec efficience sur leur économie et leur environnement. Les territoires de montagne doivent changer et enclencher une vision prospective et optimiste de leur environnement (prairies, agriculture, pastoralisme, forêt) au service d’un développement touristique en harmonie avec le territoire et sa biodiversité… mais finalement cette transformation n’est-elle pas duplicable aux autres territoires ?