Femmes, communes et discriminations à l'embauche

La Rédaction

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Les femmes ont moins de chances d'être conviées à un entretien d'embauche si elles résident dans une commune défavorisée, alors que le phénomène ne touche apparemment pas les hommes, révèle une étude publiée jeudi dans un ouvrage de l'Insee.

Les auteurs de cette étude ont eu recours à la méthode du "testing" dans le secteur de l'informatique, a priori peu discriminant selon eux.

Pour chaque offre d'emploi, 12 CV fictifs de jeunes informaticiens de niveau Bac+5 ont été envoyés. Ils étaient parfaitement similaires sauf pour le sexe, la consonance du nom signalant une origine française ou maghrébine, et le lieu de résidence, trois villes du Val-d'Oise (95) : Villiers-le-Bel (théâtre d'émeutes médiatisées en 2007), Sarcelles, et Enghien-les-Bains (plus favorisée).

Au total, 307 offres ont été testées entre mi-décembre 2008 et fin janvier 2009, ce qui correspond à l'envoi de 3.684 candidatures.

Il en ressort que la "discrimination territoriale affecte exclusivement les femmes". Pour elles, résider dans une commune moins favorisée (Sarcelles ou Villiers-le-Bel) plutôt qu'à Enghien, "réduit la probabilité d'accéder à un entretien d'embauche".

Les femmes ayant un nom d'origine française ont ainsi reçu un taux de réponses favorables de 22,5% à Enghien, de 22,1 à Sarcelles et de 17,9 à Villiers-le-Bel. Celles ayant un nom d'origine maghrébine ont reçu un taux de réponses favorables légèrement inférieur, de 19,5% à Enghien, de 13,7 à Sarcelles et de 15 à Villiers-le-Bel.

Pour les mêmes offres, les hommes n'ont pas été pénalisés par leur lieu de résidence. Le taux de réponse favorable était même supérieur à Sarcelles par rapport à Enghien, quelle que soit l'origine du nom du postulant: 19,9% à Sarcelles versus 16,9 à Enghien pour les hommes ayant un nom d'origine française et 19,2% versus 18,6 pour les hommes ayant un nom d'origine maghrébine.

Les auteurs de cette étude, qui ne se prononce pas sur les facteurs expliquant cet état de fait, sont Yannick L'Horty, Emmanuel Duguet, Loïc du Parquet, Pascale Petit et Florent Sari.

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