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Fils et filles de cadres sup’…
Les catégories socioprofessionnelles « cadres et professions intellectuelles supérieures » s’avèrent surreprésentées parmi les parents et grands-parents des lauréats. Ainsi 48 % des pères des élèves sont de CSP + à l’entrée de ceux-ci à l’Inet, pour seulement 12 % dans la population française entre 2003 et 2010. Ils sont mêmes 57 % si l’on compte les cadres retraités. Ce clivage se retrouve chez les mères d’élèves, avec 31 % de CSP + pour 7 % dans la population totale (34 % avec les cadres retraités). Les CSP + sont également les premières représentées chez les grands-parents (22 %). Et ces chiffres s’envolent concernant les lauréats du concours externe : 65 % indiquent avoir un père et 40 % une mère cadre ou exerçant une profession intellectuelle supérieure. Parmi les lauréats du concours interne et du troisième concours, la part des pères de CSP +, plus modeste, est tout de même de 50 %, celle des mères de 25 %.À l’inverse, les catégories « employés », « ouvriers » et « sans activité » ne représentent que 8 % de l’ensemble des lauréats, pour 42 % en France. « Si un élève administrateur a peu de chances d’avoir un père ouvrier au moment de l’entrée à l’Inet, celles d’avoir un père chômeur sont quasiment nulles, alors même que depuis 1977, cette catégorie est celle qui a le plus augmenté » relèvent les auteurs du rapport.Un élève administrateur a peu de chances d’avoir un père ouvrier à son entrée à l’Inet. Celles d’avoir un père chômeur sont quasi nulles.
… et de hauts fonctionnaires
L’hypothèse de la reproduction des élites est confirmée avec force au regard de la répartition des parents cadres et professions intellectuelles supérieures. La fonction publique est largement en tête puisque les cadres de la fonction publique et les professeurs et professions scientifiques sont les deux premières CSP des pères et des mères. Cette prééminence des métiers du secteur public se retrouve également pour les professions intermédiaires. Parmi les parents cadres de la fonction publique, une mère sur cinq et un père sur trois était haut fonctionnaire à l’entrée de l’élève à l’Inet.Par ailleurs, les catégories très supérieures, au capital économique et/ou culturel le plus important, sont surreprésentées par rapport à la population française, dans des proportions de 1 à 5 chez les mères et jusqu’à 1 à 12 chez les pères. Ces résultats viennent alimenter la réflexion en cours au CNFPT. Son président, François Deluga, a récemment reçu les conclusions du groupe de travail réuni à sa demande, et animé par Jean-Christophe Baudouin, ancien président de l’AATF et actuel directeur général de l’ADF, sur la promotion de la diversité sociale dans l’accès aux fonctions d’encadrement de la FPT ((Leader, in La Lettre du cadre territorial n° 454, décembre 2012.)). Le conseil d’administration du CNFPT doit se prononcer sur ses propositions. Gageons qu’elles feront progresser l’égalité républicaine.