isabelle Baldino
© Sète agglopole méditerranée
Isabelle Baldino, DRH de Sète agglopôle Méditerranée mutualisée ville de Sète et plusieurs autres communes.
La fusion de votre agglomération a été avancée de trois ans sur votre calendrier initial. Quelles étapes avez-vous franchies durant cette première année ?
Nous avons couru après le temps que nous n’avions pas. La décision officielle est arrivée mi-2016 et les six mois avant la date de la fusion n’ont pas pu être consacrés à sa préparation : il fallait continuer d’avancer sur les chantiers initiés (équipements structurants et mutualisation des services). Nous nous sommes arrêtés à un état des lieux, les décisions essentielles étant conditionnées à la gouvernance. Une fois le président élu, nos premiers chantiers ont concerné le déploiement des logiciels finances et RH pour assurer une continuité de fonctionnement et de paie. Au 1er mai, nous avons repositionné géographiquement les acteurs et l’organisation. Nous avons également organisé des élections des représentants du personnel même si nous avancions sans ces instances au départ. Les six mois suivants ont été consacrés à une harmonisation des règles et des procédures au niveau des services et des ressources humaines. L’état des lieux avait été confié à un cabinet, il nous restait à tout remettre à plat et à expliquer aux agents le pourquoi de ces recalages réglementaires. Les règles de temps de travail ont été posées, le régime indemnitaire et la politique d’action sociale ont été refondus, et un plan de déplacement administratif et un volet bien-être au travail ont été mis en œuvre.
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Quel bilan tirez-vous de cette première année ?
Elle a été bénéfique, nous y sommes arrivés et il n’y a pas eu d’interruption de service public. Tout le monde, personnel et élus, a fait en sorte que cela fonctionne. Cette fusion est intervenue alors même que nous terminions une année complexe avec la mutualisation faite, elle aussi, dans certains secteurs, à marche forcée. Mais l’avantage est qu’on a pu capitaliser sur l’expérience de la mutualisation. On savait quels étaient nos leviers, nos outils pour que cela se passe le mieux possible. Aujourd’hui, il n’y a pas de problème de gouvernance et le climat social est bon.
Nos premiers chantiers ont concerné le déploiement des logiciels finances et RH pour assurer une continuité de fonctionnement.
Avez-vous le sentiment que certains sujets sont laissés de côté pour l’instant ?
Nous avons encore des difficultés sur la manière dont l’agglo intervient pour les communes. La culture des deux précédentes intercos n’était pas la même, notamment sur la question du poids financier des compétences exercées au profit des communes. Aujourd’hui, on connaît des fonctionnements disparates qui méritent échanges, dialogue et positionnement pour l’avenir dans le cadre des futurs transferts de compétences, d’équipements et d’actions mutualisées. Tout le monde y travaille, avec, en tête, les contraintes actuelles liées à la raréfaction des ressources et l’amputation de dotations importantes pour l’agglopôle, qui conditionnent nécessairement ses capacités d’investissement.
Votre collectivité fonctionne avec un « club des DG ». Quel est son fonctionnement ?
L’initiative date de 2014 avec la nouvelle gouvernance. Nous avons souhaité associer tous les DG du territoire autour du projet de mutualisation. Le DGS a convié et réuni tous les 15 jours les DGS et DGA pour discuter des projets. Les thèmes des réunions peuvent être fixés par l’agglo ou à l’initiative de chaque commune. L’objectif, initialement, était que les communes se réapproprient l’outil de l’agglomération. Ces réunions servent à donner beaucoup d’informations sur son fonctionnement et les outils à disposition, à collecter les points de vue sur les projets en cours… Désormais, les réunions ont lieu tous les mois. C’est un excellent point de rendez-vous pour parvenir à faire du sur-mesure, à répondre aux besoins des communes dans un souci d’efficacité, de performance et de partage du savoir-faire.