À quand des collectivités qui prennent vraiment en compte la maternité de leurs agent ? En forme de rêve, voilà ce qu'on pourrait espérer d'un management plus vertueux en la matière?
I have a dream...
La ville d’"Amidet Bébet" a mis en place depuis plusieurs années un accompagnement à la parentalité pour ses agents. La démarche s’inscrit tant dans le cadre de la politique sociale interne que dans celle d’une mission de service public (facilitant ainsi sa légitimité politique, pas toujours évidente s’agissant des fonctions dites « supports »). Les 1 000 premiers jours de vie sont une période déterminante influençant durablement le développement de l’enfant. L’accompagner et la faciliter pour les agents devenus parents est ainsi conçu comme une façon de faire progresser la société et donc une politique publique riche de sens.
"Amidet Bébet" a d’ailleurs été retenue pour contribuer à l’évolution du contenu du site internet dédié aux 1 000 premiers jours. Aux côtés des précieux conseils médicaux, d’organisation ou encore d’alimentation, une rubrique « Vie professionnelle et parentalité » va être ajoutée.
Ainsi, dans le cadre de son parcours de formation à destination des managers, la collectivité a mis en place un module en trois séquences : l’annonce de la parentalité à venir, la période de grossesse et la reprise du travail. Ce module vise à donner les clés pour accompagner ces moments de vie en tenant compte de leur impact sur l’agent, son organisation personnelle, sa santé ou son état émotionnel. Il combine une approche théorique et pratique à partir de retours d’expériences. Un temps de théâtre-forum est, par exemple, dédié aux maladresses managériales pas toujours conscientisées, mais à l’impact désastreux sur la motivation et l’engagement.
Ces temps peuvent ainsi être des accélérateurs de développement professionnel des équipes, grâce à un intérim amplifiant la délégation et l’autonomisation si on prend le temps de l’organiser et de l’anticiper
La formation s’inscrit en cohérence avec le référentiel managérial de la collectivité mettant l’accent sur la responsabilisation, l’autonomisation et la libération des initiatives des agents. Auprès des managers absents pour congé maternité ou paternité (dénommés temps parental et non plus congés et les deux étant de même durée), elle encourage le lâcher-prise managérial auquel sont propices ces périodes de coupure professionnelle.
Ces temps peuvent ainsi être des accélérateurs de développement professionnel des équipes, grâce à un intérim amplifiant la délégation et l’autonomisation si on prend le temps de l’organiser et de l’anticiper. À l’appui de la formation, sont mis à disposition des outils et un guide d’organisation de l’intérim avec un rétroplanning à J-3 mois. Un seul principe est posé : l’intérim de coordination et d’arbitrage est systématiquement confié au N+1. Le reste de l’organisation est laissé à la responsabilité du manager amené à s’absenter. Ce schéma est de nature à favoriser un départ serein et une transition ainsi qu’un intérim efficaces.
Enfin, la reprise s’étale progressivement sur quinze jours faisant l’objet d’un aménagement du temps de travail pour les agents qui en expriment le besoin. La prochaine campagne de communication de la collectivité dans le cadre de la stratégie d’attractivité de l’employeur va d’ailleurs porter sur…
.... Ma fille de quatorze jours m’extrait brutalement de cet idéal.
