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Le télétravail profite à une minorité d'agents. Quels avantages accorder à ceux qui ne peuvent en bénéficier ? Si l'on ne peut raccourcir le temps de travail légal, rien n'empêche de réduire le nombre de jours travaillés.
Par Sébastien Duval, DGS de la commune nouvelle de Moret-Loing-et-Orvanne (77)
Pendant la période du Covid, nous avons protégé, en les faisant télétravailler, des agents qui étaient déjà très bien protégés. En quoi une comptable seule dans un bureau était-elle exposée ?
Ce n'était pas le cas des Atsem, animateurs, agents sociaux, ou personnels de restauration. Ces postes non télétravaillables étaient les plus nombreux et les plus exposés. Ils sont à l’image du million d’agents oeuvrant en commune dont 72% sont des catégories C.
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Alors à qui profite le télétravail en commune ? A une minorité d’agents, de catégorie B ou A , ayant une meilleure rémunération, parfois un véhicule de service, non assujettis à une pénibilité physique du travail.
Proposer une journée sans déplacement
La question s’est posée en ces termes lors de notre comité technique : qu’offrons-nous à 78% de nos agents ? Pour réduire cette forme d’inégalité sociale, ne pouvons-nous pas envisager la semaine de 4 jours pour nos agents non télétravaillable ?
N’est-il pas temps de proposer, non pas du télétravail, mais une journée sans déplacement ? Repenser l’organisation du travail : travailler sur 4 jours reviendra en moyenne à faire des journées de 9 heures.
De nombreux métiers sont physiques, usants et pénibles,et vous laissent épuisés au bout de 5 jours.
Dans le secteur privé, il y a de nombreux retours positifs, évoquant même une productivité meilleure, car les salariés travaillent mieux. Dans les secteurs en tension, les postes deviennent attractifs.
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La société change, nos collectivités changent. Pour des raisons économiques et écologiques, il est utile et cohérent réduire le nombre de trajets domicile - travail.
N’oublions pas que lorsque l’Insee annonce 1851 € de salaire net moyen en 2020 pour les catégories C, nous sommes bien en-deçà dans nos communes, même avec la valorisation du point d’indice cet été.