L'avis rendu récemment par l'ADEME au sujet de l'incinération des déchets, avis téléchargeable sur leur site, est clair :
« Dans ce contexte, et dans la mesure où ses impacts environnementaux et sanitaires sont aujourd'hui maîtrisés, une incinération performante reste un outil de gestion des déchets pertinent, permettant de répondre à un objectif d'élimination des déchets n'ayant pu être recyclés ou valorisés par retour au sol (valorisation de la part organique) tout en permettant une valorisation de leur contenu énergétique, et de la hiérarchie des modes de gestion : prévention, réutilisation, recyclage puis valorisation énergétique, enfin stockage réservé aux déchets urbains ».
Il faut rappeler que l'incinération est en France le premier mode de traitement avec la mise en stockage (30 % chacun). Mais un certain nombre de précautions doivent être prises pour ces installations, en particulier la nécessité de concertations locales.
Côté exigences, la valorisation de l'énergie est incontournable et elle doit être optimisée avec par exemple le raccordement d'utilisateurs de la chaleur. L'implantation d'une nouvelle doit d'ailleurs prendre en compte ce débouché.
Il faut par ailleurs bien dimensionner l'unité en l'inscrivant dans une approche globale qui doit prendre en compte la montée en puissance de la prévention et du recyclage.
Au niveau de l'apport, il faut organiser la collecte séparée des déchets dangereux qui peuvent être à l'origine de rejets polluants. L'Ademe préconise les actions de sensibilisation, la promotion d'alternatives à leur usage et la mise à disposition des lieux de dépôts adaptés.
La gestion de l'unité doit faire l'objet d'un protocole de suivi qualité et d'une grande transparence dans la communication et ces résultats doivent être transmis aux communes riveraines, au comité de suivi des sites, au groupe de surveillance des riverains et enfin être repris dans le dossier d'information du public que l'exploitant doit obligatoirement transmettre chaque année à la Préfecture.
Une contribution qui permet d'alimenter le débat récurrent sur cette filière !
Joël Graindorge