Le bilan est indispensable pour l'UMP. Indispensable pour survivre, certes, mais indispensable aussi pour fixer sa ligne idéologique, ébranlée par les errements des derniers mois.
Plus dure est la chute, toujours. L'UMP va devoir très vite apprendre l'art de se relever.
Peut-être pourra t'elle s'inspirer de son éternel rival, le Parti Socialiste, qui depuis la catastrophe du 21 avril 2002 a finalement appris la patience. Même si ce ne fut pas de tout repos. Car, à part des élections régionales toujours maîtrisées, le PS est passé par tous les états de la crise. Un référendum raté (2005), une présidentielle qui aura mis dans la tête de certains que "le PS n'est pas un parti de gouvernement national mais un parti d'élections locales" (2007) et un congrès apocalyptique (2008). Oui, mais voilà, ces étapes ont fait partie d'un passage obligé pour le Parti Socialiste.
Car, au fond du gouffre, les socialistes ont aperçu un petit bout de lumière. Il suffisait d'être inventif, en somme, et le processus des primaires, pourtant décrié, aura prouvé au plus grand nombre une maturité politique que l'on ne connaissait plus au PS.
L'UMP devra donc s'en inspirer. Tout cela ne sera pas simple. Déjà parce que le parti, à force de rassemblement, s'est privé de deux choses essentielles: une boussole idéologique, indispensable par temps de tempête politique et des réserves de voix de second tour, qui lui ont fait défaut à chaque élection depuis plusieurs années.
Il faudra donc, sans doute, faire exister les sensibilités, écouter les uns et les autres, et peut être accepter de ne plus être hégémonique pour pouvoir rallier plus tard. En ce sens, la structuration d'un véritable centre, autre qu'un centre affilié à l'UMP "made in Hervé Morin" pourrait être une bonne nouvelle pour la droite française.
L'UMP saura t'elle dresser son bilan sereinement ? Ou bien doit-elle, comme ce fut le cas au PS, passer par une étape violente pour ensuite, dos au mur, pouvoir inventer sa propre voie ? Le sursaut lui est vital, et l'on sent que la droite républicaine en a besoin.