L'Ademe a récemment publié un état des modalités de collecte séparée des biodéchets et de leur gestion de proximité (par exemple, le compostage individuel ou en pied d'immeuble). Cette étude avait pour objet de comparer la France avec d'autres pays européens qui ont pour certains pris de l'avance (comme l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, l'Italie, l'Espagne...) ou d'autres pays (comme le Québec, l'Australie ou les États-Unis).
Premier constat : la plupart des pays étudiés ont identifié depuis longtemps les biodéchets comme une priorité et la valorisation organique comme un maillon essentiel dans la gestion des déchets (au même niveau que les emballages, les papiers ou le verre...). Ceci explique sans doute le retard français car on a tout de suite fixé la priorité sur les emballages (avec les papiers).
Par ailleurs, chaque pays a adopté une réglementation spécifique sur les déchets déclinée dans des plans de gestion avec des objectifs, des délais, des moyens (notamment les subventions). Ces plans englobent bien tous les déchets, tous les types de flux (ménages, gros producteurs, agriculteurs pour l'organique) et tous les types de traitement (le compostage industriel, de proximité, la méthanisation très développée dans le Nord de l'Europe et en Suisse).
Si beaucoup de pays ont soutenu le compostage domestique dans le passé, aujourd'hui, avec la concentration de la population dans les villes, cette pratique cède du terrain, les foyers préférant un bac de collecte séparée des biodéchets.
Et de plus, pour atteindre les objectifs de valorisation, la collecte séparée des seuls gros producteurs sera insuffisante ! Il faudra donc mettre en place une collecte séparée pour les ménages.
Joël Graindorge, Directeur général des services techniques.