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La crise sanitaire a accéléré un mouvement qui s’amorçait doucement. La voiture vit ses dernières heures de gloire, elle ne sera plus centrale dans les politiques d’aménagement des collectivités. Ou plutôt si, elle continuera à l’être, mais pour trouver le moyen d’en réduire son emprise. Emprise au sol, emprise dans le quotidien des habitants… désormais, le rôle des pouvoirs publics va être de les aider à s’en passer, en leur offrant des alternatives attractives.
Il reste à travailler, justement, sur l’acceptabilité de ces alternatives à la voiture
Cette évolution de nos sociétés, pour préserver la planète et notre santé (chaque année, la pollution provoque la mort de 40 000 personnes en France), ne signifie pas pour autant qu’il faut éradiquer la voiture. Simplement, parvenir à faire prendre conscience que plus de la moitié des émissions de CO2 sont imputables aux véhicules individuels et qu’il est indispensable d’en rééquilibrer leur usage. Nous devons parvenir à conserver la voiture uniquement dans les situations où aucune alternative ne semble acceptable. Et il reste à travailler, justement, sur l’acceptabilité de ces alternatives.
Il est temps de ringardiser l’image de la voiture et de rendre politiquement acceptable et surtout désirable de se déplacer autrement qu’en voiture.
Offrir un nouvel imaginaire autour des mobilités
L’amélioration de cette acceptabilité passera, d’une part, par les aménagements et le développement d’une offre permettant aux usagers de tester d’autres modes, pour découvrir celui qui sera le plus adapté à son mode de vie. D’autre part, les pouvoirs publics ont le devoir de réfléchir à la question de l’imaginaire autour de la voiture. Si la convention citoyenne a mis l’accent sur la nécessité de repenser la publicité auto, ce n’est pas un hasard : ces messages font de la voiture un symbole de liberté et de réussite, quand en réalité la voiture vous englue dans les embouteillages et n’est pas le plus agile des modes de déplacement – en ville, tout du moins.
Quels imaginaires alternatifs sont proposés ? Il est temps de ringardiser l’image de la voiture et de rendre politiquement acceptable et surtout désirable de se déplacer autrement. À vous, collectivités, de montrer à quel point les autres modes de déplacement – marche, vélo, bus et train – < peuvent être libérateurs de certaines contraintes, meilleurs pour notre santé et pour l’environnement.
Lire la suite de notre dossier : En ville, le désamour de la voiture