La gazette consacre un article dans son magazine de la semaine passée intitulé « Mutualisation : la réduction des effectifs, un levier d'économies controversé ». A la lecture de ces deux pages rédigées par Fabienne Proux, il semble que les économies soient effectivement surtout marquantes dans les agglomérations où la ville centre représente un poids important. Cette remarque doit cependant être pondérée par les réserves suivantes :
- il faut souvent du temps avant de ressentir les effets de la mutualisation (notamment si les agents en « doublons » ne sont pas remplacés à l'issue de leur départ en retraite) ;
- outre les économies, le transfert du personnel des villes centre vers les agglomérations dans le cas d'un mode de mutualisation fortement intégrateur génère une augmentation du coefficient d'intégration fiscale (CIF) de nature à augmenter la dotation globale de fonctionnement ;
- à l'inverse les « économies » sont beaucoup moins flagrantes dans les territoires où le système n'est pas fortement intégrateur (solution telle que partage de moyens sans transferts vers l'intercommunalité) ou encore dans les territoires ruraux qui ne disposent pas d'une ville centre dotées de l'ingénierie que l'on peut trouver dans les grandes villes.
En conclusion, il apparaît beaucoup trop présomptueux de systématiser les « économies » liées à la mutualisation, en particulier lorsqu'il s'agit de croire que les économies vont se traduire par des réductions d'effectifs. Cela part d'un à priori qu'il existe encore beaucoup de « doublons » notamment sur les postes de cadres, or cela est surtout vrai dans les territoires urbains où les villes et les agglomérations se sont dotés en parallèle de leur staff de direction durant une période plus favorable financièrement qu'aujourd'hui.
Comme cela l'a été souvent dit ou écrit, il vaut mieux associer mutualisation avec optimisation et renforcement de l'efficacité qu'avec économies budgétaires.