LaPoste
Après les suicides, les bonnes résolutions...
Le précédent patron de La Poste, Jean-Paul Bailly, avait décidé de faire passer de 10.000 à 15.000 les recrutements prévus pour la période 2012-2014, pour tenir compte des recommandations du rapport de l'ancien secrétaire général de la CFDT Jean Kaspar, mandaté après le suicide de deux cadres début 2012. "Au moins, c'est clair!", a réagi dans la foulée Régis Blanchot, élu SUD-PTT au conseil d'administration, dont la fédération tenait une conférence de presse mercredi matin.15 000 recrutements sur 3 ans
Il a rappelé que les 15.000 recrutements sur trois ans "ne compensent déjà pas" les départs au sein du groupe La Poste, et qu'en 2012, 4.817 postes ont été supprimés malgré les recrutements, a-t-il souligné à l'AFP. Selon le syndicaliste, M. Wahl était "resté très discret" sur l'emploi lors de la présentation, fin janvier, du plan stratégique à horizon 2020, disant simplement "qu'il fallait mettre en adéquation les effectifs avec l'activité. Là, il est plus précis et il n'annonce pas de choses très bonnes pour l'avenir", a ajouté M. Blanchot.Pacte social
Lors de son audition, Philippe Wahl est revenu également sur le Pacte social, au sujet duquel le groupe doit entamer des discussions avec les organisations syndicales d'ici la fin du premier semestre. Il s'inscrit dans le cadre du plan stratégique 2020 qui doit profondément transformer le modèle économique de l'entreprise et ses métiers. "Avec le Pacte social, nous offrons aux organisations syndicales une négociation sur la formation, la mobilité interne, un dialogue stratégique. Il faut qu'elles s'associent à ce travail, si nous voulons transformer tous les métiers (du groupe), il va falloir former les postiers. La formation sera une ardente obligation du plan stratégique", a-t-il résumé.Les facteurs auraient "compris""La totalité de nos facteurs seront capables d'exercer de nouveaux métiers, ils l'ont déjà été dans le passé. Par exemple, on a été capable de vendre jusqu'à 1 million de téléphones mobiles, un vrai succès grâce à la formation", selon lui. "Les facteurs sont prêts à cela, ils ont compris ce que voulait dire la baisse du courrier, ils le mesurent tous les jours. Ils sont les premiers à sentir le déclin du courrier, cela s'appelle le poids de la sacoche", et cette baisse des volumes du courrier est responsable d'"une grande partie de leur crise d'identité et de leur mal-être", a jugé le président de La Poste.