La transition écologique au service de la performance publique de gestion

Julien Roux

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Bâtiments, déplacement, administration, éducation, petite enfance... par des actions ciblées, les territoires mettent déjà en œuvre la transition écologique. Cela demande de la constance et de la cohérence, mais au final, l’ensemble des politiques publiques en profite.

De nombreuses collectivités sont mobilisées sur des actions ciblées et pratiques. il s’agit là évidemment d’un levier majeur pour décliner concrètement l’engagement en faveur de la transition écologique. Cela concerne bien entendu des domaines aujourd’hui relativement classiques comme la réduction des consommations énergétiques par la rénovation bâtimentaire ou le développement des énergies renouvelables sur nos bâtiments.

Agir par plans

Dans cette optique, le département de la Seine-Saint-Denis a par exemple adopté en juin dernier un plan d’action pour la transition écologique 2017-2020 afin de marquer les ambitions de la collectivité en la matière. Un des axes vise à faire émerger une administration exemplaire dans la lutte contre le changement climatique et la préservation des ressources naturelles.

Il est possible de lier un investissement politique et administratif majeur dans la transition écologique et une meilleure gestion de la performance publique

Ainsi, dans le cadre d’un « plan pluriannuel petite enfance et parentalité », 55 crèches départementales ainsi que les centres de protection maternelle et infantile (PMi), sont rénovées en intégrant systématiquement l’amélioration thermique des bâtiments. il s’agit de tenir l’objectif de baisser de plus de 20 % notre consommation d’énergies. Dans certaines crèches, après travaux, la consommation de gaz a ainsi été baissée de 60 % ! Le déploiement de panneaux solaires est évidemment également une priorité comme l’installation de géothermie sur ces terrains.

TEMOIGNAGE

« La puissance de la géothermie » 
La ressource en géothermie profonde est très présente en Ile-de-France, elle permet de bâtir des réseaux de production de grande dimension. En moyenne, un réseau représente 100 Gigawatt heure d’énergie produite, pour 10 à 15 km de réseaux construits avec des puits situés à environ 1 700 mètres de profondeur. Ces réseaux permettent d’alimenter 10 000 équiva- lent logements environ, à la fois des appartements en logement collectif, des bâtiments publics, des centres administratifs, des écoles, des gym- nases ou des piscines... Avec la géothermie, nous assurons la production de la chaleur en période hivernale mais aussi d’eau chaude sanitaire toute l’année. Il faut un appoint de gaz uniquement en période de pic de froid. Grâce à ces réseaux, les rejets sont fortement diminués : cela représente 15 000 t. de CO2 évités par réseau chaque année, soit l’émission annuelle de 8 000 voitures. A ce jour, nous disposons de 3 réseaux de cette taille, un quatrième est en lancement.
Laurent Georges
Directeur général du Sipperec (Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication)

 Lire aussi : Environnement : trois expériences de transition durable

Elargir le spectre des possibles

Le déploiement d’un plan LED vise à moderniser l’éclairage sur plus de 30 000 m2 de bureaux départementaux. Ces investissements permettent bien entendu des économies de fonctionnement très rapidement. A noter, l’accueil, en 2017, de jeunes en service civique dont la mission consistera à accompagner les occupants de sites déconcentrés dans leurs écogestes, notamment pour réduire les consommations d’énergie. Surtout, la collectivité s’emploie à élargir le spectre des possibles en travaillant plus directement la diminution des pollutions de ses activités. Ainsi, dans le cadre d’un chantier de déconstruction d’une ancienne cité administrative, le département a souhaité favoriser l’évacuation des déchets par le canal de l’Ourcq pour éviter la pollution engendrée par les nombreux camions nécessaires au nettoyage du site.

Dans certaines crèches, après travaux, la consommation de gaz a ainsi été baissée de 60 % !

Les collectivités possèdent encore un parc de véhicules de service très important. Le départe- ment de l’Orne a souhaité mettre à disposition ses véhicules électriques le soir et le week-end. Depuis le début de l’année 2017, la collectivité a offert la libre disposition de six véhicules électriques, pour le public, les week-ends, jours fériés et du lundi au vendredi à partir de 18h30 et jusqu’à 7 heures.

Un investissement politique et administratif

Toujours en Seine-Saint-Denis, les objectifs visent également à rajeunir, rationaliser, mutualiser et verdir la flotte automobile dans le but d’avoir une action positive sur la pollution atmosphérique. Concernant l’axe de verdissement de la flotte automobile, le département s’est ainsi donné pour objectif de disposer d’au moins 25 % de véhicules électriques au sein de sa flotte au 31 décembre 2017. Ces résultats placent le département de la Seine-Saint-Denis parmi les collectivités les plus engagées dans le domaine de la mobilité électrique et du développement durable.

Il est possible de lier un investissement politique et administratif majeur dans la transition écologique et une meilleure gestion de la performance publique

Les collectivités possèdent encore un parc de véhicules de service très important. Le départe- ment de l’Orne a souhaité mettre à disposition ses véhicules électriques le soir et le week-end. Depuis le début de l’année 2017, la collectivité a offert la libre disposition de six véhicules électriques, pour le public, les week-ends, jours fériés et du lundi au vendredi à partir de 18h30 et jusqu’à 7 heures.

Il est possible de lier un investissement politique et administratif majeur dans la transition écologique et une meilleure gestion de la performance publique. C’est sur notre capacité à assurer les deux que les collectivités seront jugées.

TEMOIGNAGE

« 300 conseillers en économie partagée cofinancés dans les syndicats d’énergie »
L’aide au changement de comportement est un des outils de l’Ademe. Ces programmes d’actions sont sou- vent concrétisés sous la forme de postes que l’Ademe cofinance au sein des collectivités. Environ 300 conseil- lers en économie partagée travaillent ainsi au sein de syndicats d’énergie ou de regroupements de communes.
Ils analysent l’existant et conseillent les collectivités en matière d’économie d’énergie. Ces conseillers, à terme, ont vocation à être autofinancés par les économies d’énergie qu’ils parviennent à générer dans la collectivité, grâce à de la rénovation énergétique et une meilleure adaptation des modes de production de chaleur ou de froid. Un autre outil est le contrat d’objectif, sur 3 à 5 ans, composé d’une part fixe de subvention et d’une part variable, à laquelle la collectivité peut prétendre dès lors qu’elle atteint 60 % des objectifs, et qu’elle touchera graduellement jusqu’à ce qu’elle parvienne à 100 % de réussite.
Nicolas Soudon
Directeur exécutif de l’action territoriale de l’Ademe

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