Man refilling gasoline oil
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En ce début de mandat municipal, c’est sans doute le bon moment pour se lancer à la reconquête d’un espace que la voiture avait gagné en sachant qu’il faudra aussi se priver de quelques « recettes de poche » que l’on s’était habitué à encaisser. Paris est peut-être la ville symbole de cette reconquête et son initiative récente sera scrutée de près par toutes les autres villes qui hésitent encore.
Corriger une anomalie
Comme promis par la maire socialiste, Anne Hidalgo, et ses alliés verts, pendant la campagne des dernières élections municipales, la ville entend supprimer « quasiment la moitié » des places de stationnement en surface, a confirmé au conseil municipal du 19 octobre David Belliard, l’adjoint écologiste en charge de la transformation de l’espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie. Soit près de 70 000 places.
7 habitants sur 10 n’ont déjà plus de voiture
L’argument majeur de la mairie est le suivant : « Nous voulons corriger cette anomalie que 50 % de l’espace public soit dévolu à la voiture alors que cela ne représente que 13 % des flux » dans une ville ou déjà nombre d’habitants (7 sur 10) n’ont plus de voiture.
« 10 m2 en bas de chez vous »
David Belliard précisera dans une interview au « Parisien » que l’usage des places restantes « sera priorisé pour les Parisiens et réservé en partie pour les professionnels qui ont besoin de leur voiture pour se déplacer ». L’adjoint précise qu’il va lancer une négociation avec les gestionnaires de parkings souterrains pour permettre de se garer à des tarifs « convenables » car « il y a un stock de places disponibles très important ».
Si un bus diesel coûte 230 000 euros en moyenne, il faut mettre le double, 450 000 euros, pour un modèle électrique
Dans la foulée, une consultation intitulée « 10 m2 en bas de chez vous » (https://idee.paris.fr/) est lancée, ouverte aux « banlieusards », pour recueillir les avis sur l’utilisation des espaces libérés sur la voirie.
La fin du diesel quoi qu’il en coûte !
Concordance des temps ? Valérie Pécresse annonçait — aussi fin octobre — la fin du diesel pour les transports en commun de l’Ile-de-France. À marches forcées pour 2025 (zone dense autour de Paris) et 2029 pour toute la région.
Avec la transformation des dépôts (700 000 euros) l’ensemble du plan atteindra 1,4 milliard d’euros
Si un bus diesel coûte 230 000 euros en moyenne, il faut mettre le double (450 000 euros), pour un modèle électrique avec un changement de batterie qui coûte 200 000 euros au bout de 7 ans. Un bus hybride coûte environ 350 000 euros et un bus au gaz naturel, 300 000 euros., Une facture impressionnante pour les 8 700 bus diesel (sur 10 300) que compte Ile-de-France Mobilités. D’autant que le parc existant d’un millier de bus hybrides ne sera pas renouvelé à sa fin de vie. « Des enquêtes ont montré que dans les embouteillages, ce qui arrive parfois à Paris, l’hybride polluait autant que le diesel », a déclaré Valérie Pécresse, présidente du conseil régional et d’IDFM (autorité organisatrice) lors de la présentation de ce plan.
Avec la transformation des dépôts (700 000 euros) l’ensemble du plan atteindra 1,4 milliard et verra l’Europe accorder une subvention de 23 millions d’euros pour financer le « surcoût bus propre » que nous avons estimé à 700 millions Pour l’hydrogène, la région sera expérimentatrice pour la prochaine décennie car la filière industrielle est estimée non prête pour les décideurs.