Bonheur Territoriale_37417642© Ambrophoto - Fotolia.com
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Ne boudons pas notre plaisir
90 % des cadres du secteur public se déclarent heureux au travail (contre 73 % en moyenne), 81 % vivent même leur métier avec passion et se réjouissent que leurs missions de service public soient utiles aux citoyens (90 %). Les conditions matérielles d’exercice des fonctions généralement observées rentrent bien sûr en ligne de compte et apparaissent satisfaisantes (85 % pour les cadres de la fonction publique contre 67 % en moyenne). Non seulement ces résultats sont élevés en valeur absolue mais ils sont également supérieurs à ceux obtenus pour les autres professions.Ces résultats inespérés sont confirmés par l’observatoire de la Cegos qui démontre que 63 % des agents du secteur public se disent satisfaits de leur travail contre 56 % pour le secteur privé. De même 71 % se disent très motivés par leur travail actuel et 85 % très impliqués, contre respectivement 58 et 79 % pour le privé. Enfin, ces résultats sont cohérents avec l’enquête réalisée début 2012 par la Gazette des communes pour mesurer la satisfaction spécifique des agents territoriaux. 76 % des agents interrogés étaient satisfaits de leur travail et 75 % étaient fiers d’appartenir à leur collectivité.Un bonheur fragile
L’enquête réalisée par la MNT durant l’été 2011 et présentée aux Entretiens territoriaux de Strasbourg met toutefois en lumière quelques facteurs de tensions induits parfois par la lourdeur des procédures à appliquer ou liés à la complexité des organisations territoriales, notamment dans un contexte de transfert de compétences. Certaines lacunes sont également pointées au niveau de la reconnaissance du mérite individuel, de l’implication des agents et de la valorisation de leurs résultats.En complément, une analyse fouillée a été réalisée en juin 2013 par des élèves administrateurs sur l’encadrement intermédiaire dans la fonction publique territoriale. Elle montre que, si l’encadrement est vécu globalement comme une source d’épanouissement personnel, l’obligation de remplir des objectifs toujours plus ambitieux avec des ressources plus rares, dans un contexte d’augmentation de la charge de travail, peut être sujet de stress et de préoccupations pour ce public si particulier. Dans le même temps, celui-ci regrette un manque de soutien de la part de sa hiérarchie en cas de difficultés avec certains agents et formule des craintes par rapport à son évolution professionnelle.Se sentir utile aux autres apparaît indispensable pour être heureux dans ses fonctions
Des conditions précises pour maintenir ce bonheur
Ces enquêtes permettent de mesurer le bien-être au travail, d’évaluer les tendances et les évolutions dans le temps, mais aussi de préciser les critères à remplir pour établir et maintenir ce bonheur professionnel. Si l’on considère qu’en moyenne, toutes professions confondues, 73 % des personnes interrogées par le Nouvel observateur se disent heureuses au travail, on obtient des résultats plus importants pour les personnes reconnues par leurs supérieurs hiérarchiques (94 %) et motivées par leurs missions (87 %). De même, pour travailler dans de bonnes conditions (83 %), le travail ne doit pas être pénible, de bonnes relations avec les collègues sont nécessaires, et les locaux ou matériels doivent être en bon état. Enfin, se sentir utile aux autres apparaît indispensable pour être heureux dans ses fonctions (78 % des personnes qui se disent utiles sont heureuses au travail).La motivation pour le travail s’entretient. Elle résulte non seulement de l’intérêt des missions mais aussi de la marge d’autonomie et d’initiative ou de la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences. Cette motivation dépend aussi de la clarté des objectifs assignés politiques et stratégiques, de la pertinence des procédures mais aussi de la qualité et du dynamisme du management. Ces éléments connus, nous disposons donc tous des cartes pour conserver notre bonheur et surtout pour contribuer à celui de nos collègues et collaborateurs.