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Si vous cherchez un sujet fédérateur, mobilisateur… à la veille des élections municipales, celui-ci est parfait. Que ce soit dans le domaine matériel (patrimonial) ou immatériel (bruits ruraux, bouquinistes des bords de Seine), la requête en classement au Patrimoine de l’Unesco est porteuse de consensus et de visibilité médiatique.
S'armer de patience
En pleine crise des Gilets jaunes, le maire de Vichy faisait venir plus de monde à ce sujet (classement de la ville d’eaux) dans une réunion publique, que pour toute autre réunion. Mais le résultat ne sera pas immédiat. Si Le Havre (en 2015), le Bassin minier du Nord - Pas-de-Calais (en 2012) en ont fini avec la procédure, Carnac et ses alignements (qui sont inscrits sur la liste provisoire depuis 1996) et Nice, qui s’est pourvue d’une mission dédiée à ce sujet, l’année dernière, attendent toujours.
Le processus de classement est « technique, bureaucratique et normatif »
En recrutant l’ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon en 2014, Nice s’est dotée d’un président de mission de poids. Mais cela risque de ne pas être suffisant car, comme le déclarait son adjoint à Libération en août 2018, le processus de classement est « technique, bureaucratique et normatif ».
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Vendre du rêve
Outre le fait qu’il faut être différent des autres sites classés, il faut être inscrit sur une liste indicative nationale et passer par moult auditions et visites de l’Unesco pour espérer être sélectionné une année.
Une mention sur les catalogues touristiques dont on dit qu’elle est déterminante pour certains touristes internationaux
Et tout cela ne rapporte évidemment rien, si ce n’est une mention sur les catalogues touristiques dont on dit qu’elle est déterminante pour certains touristes internationaux.
Bref, vendre du rêve, donner de la fierté, solliciter des soutiens de poids… sans garantie de résultats mais avec certains moyens dédiés, cela doit plaire à nombre de politiques.
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