Faire toujours plus et toujours mieux, avec toujours moins ou, dans le meilleur des cas, autant. Bon nombre d'entre vous se reconnaîtront certainement dans cette proposition... Cet état de fait nous impose d'être plus multicasquettes que jamais et de jongler avec des compétences et des temporalités pas toujours compatibles.
Il nous faut en effet régulièrement composer avec trois type d'activités : les activités "coeur de métier" quotidiennes et incontournables (bulletiner, dépouiller et analyser les documents collectés, valoriser les contenus...), les activités "coeur de métier" dépendant de la demande des usagers, à la périodicité aléatoire, et nécessitant une réponse rapide (effectuer une recherche documentaire plus ou moins poussée, rédiger une synthèse...), et la gestion de projet, qui se déroule sur un temps plus long, mobilise différents acteurs et implique une planification des actions.
Nos moyens étant ce qu'ils sont aujourd'hui, il peut être parfois difficile de s'extraire du quotidien et de l'urgence pour prendre du recul et adopter le rythme bien différent du projet. C'est un écueil auquel sont confrontés bon nombre de services transversaux en relation directe avec un public mais à l'équipe restreinte et donc forcément polyvalente. A cet égard, la situation des documentalistes travaillant dans de petites unités n'est guère éloignée de celle que vivent les services informatiques des bibliothèques universitaires, décrite récemment par Etienne Cavalié. Rarement organisée autour d'une séparation nette entre projet et support, ils rencontrent des difficultés à gérer leur temps (les courbes illustrant le billet sont visuellement très claires) et à faire comprendre à leur public qu'il y a un temps pour tout et que l'action immédiate n'est pas toujours la réponse appropriée à un problème. Pas de réponse miracle dans ce billet, mais un vrai sujet de réflexion sur l'organisation du travail et la manière dont on communique sur nos métiers et nos pratiques auprès des tutelles et des usagers.