En quête d'un bon roman-feuilleton pour occuper vos après-midi pluvieuses ou ne pas bronzer idiot ? ActuaLitté nous offre de quoi égayer ce début d'été plutôt morose pour les plus septentrionaux d'entre nous ! Dans une série en huit épisodes, le pure player culturel nous révèle les dessous pas très nets des accords de numérisation de la BnF (épisode 1 : "Numérisation à la BnF : une histoire d'avenir à investir"). L'intrigue de l'affaire est digne d'un thriller économique dans lequel le lecteur a la désagréable impression de se faire balader. Sauf qu'il ne s'agit pas de littérature, et que le lecteur est aussi un contribuable réalisant peu à peu à quel point il s'est fait flouer par l'action délétère d'une clique boutiquière sur la culture et le patrimoine. Les termes sont brutaux, et paraîtront peut-être excessifs à certains d'entre vous. Mais je les assume.
Comment ne pas être gagné par la colère lorsque l'on découvre, preuves à l'appui, la popote peu reluisante d'une négociation qui n'en est pas une ? Comment ne pas s'indigner du détournement de biens publics que constituent les conditions d'exploitation commerciale des oeuvres numérisées ? Avoir le choix entre une oeuvre du domaine public gratuite mais "sponsorisée" (comprendre : bardée de publicités) ou non sponsorisée mais payante, voilà ce qui nous attend selon le programme de commercialisation de la BnF. Non, vous ne rêvez pas, ce qui nous appartient, notre patrimoine, numérisé à l'aide de fonds publics (le fameux Grand Emprunt dont nous, contribuables, payons le remboursement et ses intérêts), ne nous sera que partiellement accessible et qui plus est moyennant finances ou pollution publicitaire !
Cette affaire où privatisation rime avec spoliation n'est malheureusement ni la première, ni la dernière. Souvenez-vous de cette publicité de 2005 pour nous vendre par petits morceaux (des actions) ce que collectivement nous possédions déjà (EDF)...