Selon des témoignages diffusés jeudi 13 juin sur France Inter, l'entreprise de bâtiment et travaux publics (BTP) Spie Batignolles, l'un des leaders de la construction en France, aurait volontairement dissimulé des cas d'accidents du travail afin de payer moins de cotisations accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) à l'assurance-maladie. Des salariés se seraient même vus refuser une prime après avoir déclaré des accidents de travail.
Grièvement brûlé par une décharge électrique sur un chantier en août, Jean-Marc Nankin, interrogé par la radio, affirme que Spie Batignolles n'a pas déclaré son accident du travail. Un responsable de la sécurité aurait affirmé à l'inspecteur du travail que le salarié avait tenté de se suicider. Il n'a donc pas bénéficié d'une prise en charge complète de ses soins, et a dû attendre janvier avant que l'assurance-maladie reconnaisse enfin l'accident comme professionnel.
Les salariés du BTP ''plus exposés'' aux risques d'accident
Interrogée par France Inter, Spie Batignolles a évoqué "de regrettables exceptions". Depuis plus de dix ans, la société mise pourtant sur une politique poussée de "zéro accident". Dans un entretien au Monde en 2009, le PDG du groupe, François-Xavier Clédat, affirmait que "le zéro accident, c'est possible", ajoutant que "sur certains chantiers (...) aucun accident n'a été constaté".
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