Une information judiciaire est en cours à Metz sur un système illicite de captation des marchés publics qui, monté par des entreprises de BTP en Lorraine et au Luxembourg, aurait permis de détourner plusieurs millions d'euros.
Le juge d'instruction Vincent Lemonnier, qui conduit cette information pour corruption passive depuis 2010, doit recevoir dans les prochains jours les résultats de deux commissions rogatoires sur un partage présumé des marchés publics de la région auquel se seraient livré une quinzaine de sociétés, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.
La justice a été saisie après qu'en 2009, le dirigeant de l'une de ces entreprises, Patrick Malick, eut dénoncé ses collègues à la répression des fraudes (DGCCRF) de Lorraine. « Pour chaque marché, les patrons de ces boîtes décidaient laquelle remporterait tel ou tel marché public en soumissionnant aux collectivités locales et territoriales une offre plus basse que celles de toutes les autres », a expliqué à l'AFP l'avocat de M. Malick, Me Pascal Bernard. « Comme tout le monde s'entendait sur les prix, l'offre la moins disante pouvait malgré tout être supérieure de 50 à 60% aux prix habituellement pratiqués », a précisé l'avocat, ajoutant que « plusieurs millions » d'euros ont pu être détournés de la sorte et que son client s'était constitué partie civile dans le dossier.
Dans le numéro de l'hebdomadaire Charlie Hebdo à paraître aujourd'hui, M. Malick accuse en outre le sénateur-maire de Woippy, François Grosdidier, d'avoir profité de ces pratiques présumément illégales. « J'ai notamment participé à un montage financier afin d'octroyer la somme de deux fois 22 736,92 euros à Monsieur François Grosdidier. Ce montage est intervenu en mars-avril 2008 », déclare M. Malick cité par l'hebdomadaire.
Source : La Quotidienne