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Nouveau gouvernement, nouveaux ministres, mais toujours les mêmes enjeux, cruciaux, en matière de transition. L’avenir nous dira lesquels comprennent vraiment l’importance des enjeux et ont la volonté d’agir.
Nous avons d’abord eu l’impression d’avoir gagné au change, avec une Première ministre en charge d’une écologie à planifier, et une autre à la transition et la cohésion des territoires. Plus de traces du logement en revanche, sans doute pour éviter qu’un ministre n’attache son nom à un nouveau dispositif de défiscalisation. Mais les législatives ont tout bouleversé, laissant à notre nation de sélectionneurs le temps de composer des gouvernements parfaits, avant que les postes ne fleurissent à nouveau : transition écologique et cohésion des territoires, logement, collectivités territoriales, ruralité…
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Enjeux systémiques
Alors, sauvés ? Les ministres se sont multipliés, et l’avenir nous dira lesquels comprennent vraiment l’importance des enjeux, et ont la volonté d’agir. L’exégèse des décrets d’attribution révèle bien sûr des recoupements ou des points aveugles, et les tribunes dans les journaux regrettent l’absence d’un ministère ou le rang infamant d’un autre. Mais tout cela n’a que peu d’importance.
D’abord, parce que nous ne sommes pas face à une question d’organigramme. Les enjeux qui nécessitent aujourd’hui de repenser les fondamentaux de la fabrique de la ville sont systémiques. Ce n’est pas en découpant un gros problème complexe qu’il devient simple. Les divisions en silos ministériels, en territoires institutionnels ou en services thématiques, ne permettront pas de changer le système.
Les solutions se nichent dans les vides laissés par le maillage dense des postes, et les flous du mille-feuille.
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Solutions locales
Mais surtout parce que les solutions ne viendront pas de Paris. C’est à l’État de rendre les enjeux lisibles et de faciliter le travail de chacun, mais ce n’est pas lui qui pourra expérimenter et déployer les solutions. C’est en partant des territoires vécus que l’on pourra inventer les mobilités décarbonées du quotidien, développer les énergies renouvelables décentralisées, faire bifurquer l’industrie du bâtiment vers l’existant ou protéger nos espaces naturels et agricoles. C’est aussi localement que l’on pourra accompagner tout le monde dans les changements nécessaires de nos modes de vie et de nos professions.
Aucun ministre ne peut nous dicter notre futur, mais il peut initier le processus qui nous permettra de l’inventer
Alors, Monsieur le Ministre, la première mesure à mettre en œuvre est peut-être d’ouvrir un débat national pour partager une vision des transformations nécessaires de nos espaces habités, pour qu’ils restent habitables au milieu du siècle. Chacun, partout, fera ensuite sa part. Aucun ministre ne peut nous dicter notre futur, mais il peut initier le processus qui nous permettra de l’inventer.