L'innovation est vitale pour le dynamisme de toute économie mais plus particulièrement en France où elle pourrait constituer la base du « Produisons français ». C'est elle qui permettra de dégager la valeur ajoutée nécessaire pour supporter les coûts salariaux de notre pays. Ceux-ci sont objectivement élevés mais devraient être considérés plus comme un stimulant de la créativité et de la recherche de performance que comme une contrainte. Il est facile de comprend que les talents ne coûtent pas chers s'ils permettent d'augmenter significativement les marges des entreprises.
Nous sommes capables d'innovation. La France a su développer une industrie informatique dont les fleurons restent leaders en Europe face aux géants mondiaux, en matière d'ingénierie et d'informatique. Les français ont découvert sur les deux dernières décennies l'esprit entrepreneurial et créatif mais, pour autant, celui-ci n'est pas suffisant pour assurer notre compétitivité par rapport aux pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine). Dans ces pays, des jeunes biens formés n'ont pas encore le confort de vie dont nous disposons en Europe. Ils savent qu'ils ne pourront l'acquérir que grâce à un travail à la fois collectif et individuel.
Que faire dans ce contexte en plus de ce qui existe déjà?
Notre population vieillit. Dans notre pays, l'innovation ne devrait pas être l'apanage de la jeunesse. La formation continue, dans les entreprises, se concentre sur les salariés dits à potentiel. Une partie des budgets devrait être utilisée pour stimuler la curiosité et la créativité des collaborateurs les plus expérimentés en les incitant à rafraîchir leurs compétences.
Les mesures prise pour lutter contre l'immigration clandestine sont gérées de façon purement administrative. Elles ne prennent pas en compte les aptitudes, la créativité et la capacité contributive des étrangers expulsés à la dynamique de l'innovation que nous appelons de nos voeux. Ce gisement de créativité obtenu par le croisement interculturel au sein des entreprises mérite d'être exploité et ne devrait pas concerner uniquement les Bac + 5 et au-delà.
Les grandes entreprises, de plus en plus otages de logiques financières, montrent une aversion croissante au risque (qui est pourtant inséparable de l'innovation. Dans le même temps, en France, les inventeurs indépendants mettent en moyenne trois ans pour concrétiser un projet et seulement 2 à 5 % d'entre eux parviennent à commercialiser leur produit. Un vrai gâchis ! Comment les aider à bâtir autour d'eux des équipes pour transformer leurs projets en start-up qui portera leur invention ? Parmi ces projets mort-nés se trouvent certainement des produits ou services qui pourraient rendre concret l'objectif du « Produisons français ».
L'innovation se moque de la loi des grands nombres. Elle est, la plupart du temps, le résultat de rencontres, de croisements de points de vue, de synergies, de réseaux. Ce que nous devons créer ce sont des écosystèmes virtuels ou réels où le génial inventeur rencontrera l'entrepreneur qui convaincra le financeur, qui...etc.
Dans les prochaines années, pour promouvoir l'innovation il nous faudra aussi être innovant.