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L’étude du parcours des administrateurs issus de dix promotions de l’Inet montre que les inégalités persistent. Le poste de DGS apparaît comme la dernière citadelle masculine.
L’étude du parcours des administrateurs issus de dix promotions de l’Inet montre que les inégalités persistent. Le poste de DGS apparaît cependant comme la dernière citadelle masculine. Début décembre 2013, l’Ena se réjouissait d’atteindre un record avec 45 % de femmes dans sa nouvelle promotion 2014-2015 (voir encadré). L’Inet, elle, présente des promotions quasiment équilibrées entre les femmes et les hommes depuis dix ans… « Les promotions paritaires se font surtout grâce au concours externe », précise Marie-Francine François, présidente de l’Association des administrateurs territoriaux (AATF) et DGS de la communauté d’agglomération de Montbéliard (117 800 hab.). Le vivier issu de la formation est donc bien là. Pourtant, si l’on regarde globalement, à partir de l’annuaire de l’AATF, les postes actuellement occupés par les administrateurs issus de dix promotions de l’Inet (2002 à 2011, soit environ 549 personnes)(1), 25 % des femmes sont DGS. Ce pourcentage important est dû essentiellement à deux promotions 2007 et 2003, qu’il faut comparer au chiffre de 5 % avancé régulièrement par l’Inet, l’AATF ou encore le CNFPT pour les postes de DGS de grandes collectivités. Au niveau des DGA et DGA adjoints, la proportion de femmes augmente (entre 43 % et 47 %). Les postes de directeur sont occupés à environ 44 % par des femmes.
Il faut avoir roulé sa bosse pour être à la tête d’une administration territoriale quand on est une femme
Mais il faut descendre dans la pyramide hiérarchique pour voir enfin la tendance s’inverser. Les femmes ne deviennent majoritaires que sur les postes de directeur adjoint (55 % environ), de chef de service (53 %) et de chargé de mission (58 %).
Devenir DGS, c’est long
Plus dans le détail, l’analyse des promotions une par une révèle quelques constats très inégalitaires. Le poste de DGS s’avère inaccessible aux femmes issues récemment de l’Inet. Aucune des promos 2008 à 2011 n’a atteint ce stade… Le cru 2007 fait figure d’exception avec deux femmes DGS sur quatre comptabilisées. Puis la gente féminine disparaît à nouveau avant de réapparaître dans les promos de 2004, 2003 et 2002. Il faut donc avoir roulé sa bosse pour être à la tête d’une administration territoriale quand on est une femme. Car la situation apparaît bien différente pour les hommes. Toutes les promos entre 2002 et 2011 ont « produit » des DGS masculins (exception faite de la promo 2006 qui ne compte aucun DGS). Les espoirs sont cependant permis car cette analyse ne se retrouve pas sur les postes de DGA. Sur les trois promotions les plus récentes étudiées, les femmes sont majoritaires après avoir régulièrement progressé lors des promotions antérieures tout en étant quasiment tout le temps minoritaires. Le vivier professionnel est donc aussi bien réel de ce côté-là…
Être directrice, ce n’est pas gagné non plus
En revanche la même dichotomie que celle existant entre les DGS et DGA s’opère, dans une moindre mesure, entre les directeurs et les directeurs adjoints. Les statistiques y sont moins tranchées, mais sont révélatrices car elles forment le panel le plus large d’administrateurs étudiés (246 personnes). Or les hommes restent les plus nombreux sur les postes de directeur hormis trois promotions : 2009, et plus surprenant 2003 et 2002, soit les promotions étudiées les plus anciennes. Pour les fonctions de directeur adjoint, les tendances annuelles sont beaucoup plus partagées mais semblent toute de même donner un avantage aux femmes. Chez les chefs de service comme les chargés de mission, cette dispersion des « rangs » se retrouve, même si globalement les postes sont plus féminisés. Ce constat est surtout vrai pour les chargés de mission. Il semble toutefois que, sur les quatre dernières promotions étudiées, cette observation soit de moins en moins vraie, une sorte de rééquilibre paritaire s’opérant. Pour les chefs de service, fonctions également très féminisées, une certaine alternance existe entre les dernières promotions, les femmes étant majoritaires à environ 66% dans la plus récente.