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Les électeurs de mars pourront accélérer un changement d’air. En tournant le dos aux maires bétonneurs pour faire confiance à celles et ceux qui s’engagent pour une action décarbonnée, sociale et démocratique. Le développement durable en somme...
Pendant des années, l’équation des maires (et des présidents d’intercos qu’ils sont devenus pour partie) était finalement assez simple. Ils avaient des ressources fiscales dont ils décidaient librement et des décisions de dépenses assez peu compliquées : investissements dans des bâtiments qu’ils pouvaient inaugurer + dépenses de personnels qui leur permettaient de faire plaisir au plus grand nombre + développement économique à base de ZAC qui permettait (si possible aux dépens du voisin) de récolter de la TP et de récupérer de l’emploi. Simple, basique.
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Les acteurs locaux doivent prendre leurs responsabilités
Et puis le monde a changé. La crise de 2008 est passée par là, réduisant considérablement les marges des collectivités. Puis les politiques se sont attaqué à leurs ressources fiscales, TP hier, TH aujourd’hui, et au passage d’autres. La maîtrise de la masse salariale est devenue un incontournable, se doter de gros équipements prestigieux est toujours un exercice obligé, mais qui doit bien suivre les aléas des dotations. Bref, l’heure des maires tout-puissants et bétonneurs a, heureusement, pris du plomb dans l’aile.
L’heure des maires tout-puissants et bétonneurs a, heureusement, pris du plomb dans l’aile
Alors, quel sera le modèle de demain ? J’ai déjà dit ma conviction que, devant l’incapacité criminelle des dirigeants nationaux à prendre les décisions nécessaires à la lutte contre le changement climatique, les acteurs locaux devaient prendre leurs responsabilités et devenir des acteurs majeurs de ce combat. Il ne faut pas y aller par quatre chemins : construire des budgets verts, soumettre tous ses investissements au crible de l’efficacité climatique, revenir avec détermination à la logique du développement durable qui liait si bien développement social, démocratie et protection de l’environnement, refus intransigeant de tout ce qui s’apparente à ce vieux monde, fait d’étalement urbain, d’artificialisation des sols, de relégation des populations fragiles aux marges, de centres commerciaux de sorties de villes, de bâtiments aussi prétentieux qu’énergivores…
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Changer au plus vite
Car le modèle alternatif existe : investissement dans les transports publics (pourquoi pas gratuits ?), cours d’écoles non genrées, forêts urbaines, bâtiments en bois, revêtements de voiries non étanches, zones de faibles émissions, vrais et importants budgets participatifs, politiques zéro déchets, plans climats locaux, plans de circulation douce, contrôle des prix du foncier et de l’immobilier, lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes, agriculture urbaine, repas scolaires bio et en circuits courts, habitat participatif, zérophyto, biodiversité… Pour toutes les compétences des mairies, les électeurs des prochaines municipales trouveront des candidat(e)s qui, quelle que soit leur couleur politique, proposeront des actions ambitieuses pour changer de modèle au plus vite. Et comme nous n’avons déjà plus le temps, c’est bien pour avoir ces maires-là qu’il va falloir voter.
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