Le Parti socialiste a progressé en Rhône-Alpes, notamment sur des terres inattendues comme la Savoie ou la Drôme, mais cette poussée rose a été ternie par une fronde à Lyon autour de l'accord EELV-PS.
Dans cette région traditionnellement dominée par la droite (le PS n'y avait que 14 députés sur 49 dans l'Assemblée sortante), le PS a fait de bons scores en Savoie, avec deux circonscriptions (la 3e et la 4e) sur quatre gagnables sur l'UMP au second tour des législatives.
Même la Haute-Savoie voisine, restée plus fermement ancrée à droite, a donné des avances moins franches que précédemment à ses candidats UMP, au premier rang desquels le président de l'Assemblée nationale sortante Bernard Accoyer.
Celui-ci a ainsi obtenu 43,45% dans sa première circonscription, loin de son score de 2007 (56,07%) qui lui avait permis d'être élu dès le premier tour.
La Drôme, dont les quatre députés étaient UMP, est elle aussi marquée par une progression de la gauche, ou les écarts entre candidats UMP et de gauche sont faibles dans trois des quatre circonscriptions.
L'ancien ministre UMP de l'Outre-Mer Hervé Mariton est celui qui s'en sort le mieux (avec 36,51% face à un socialiste à 29,87%) dans la 3e circonscription, loin cependant de son score du premier tour des législatives de 2007 (44,03%).
Dans le Rhône, notamment dans les 5e, 8e et 9e circonscriptions, si les candidats UMP restent favoris, ils devront affronter dimanche prochain des candidats PS ou EELV-PS ayant fortement progressé.
A Lyon, l'élimination de Philippe Meirieu, candidat EELV-PS de la 1ère circonscription du Rhône, face à Thierry Braillard (PRG), soutenu par le maire socialiste de Lyon Gérard Collomb, a été tumultueuse.
M. Meirieu, qui n'a rassemblé que 18,36% des suffrages contre 26,41% pour M. Braillard, est allé jusqu'à accuser le sénateur-maire Gérard Collomb d'avoir "dévoyé gravement cette élection législative au mépris de l'intérêt national et contre les instances de son propre parti".
Le grand gagnant de cette guerre fratricide est le député UMP sortant Michel Havard, qui est arrivé en tête avec 31,42% des suffrages, même si M. Braillard a de grandes chances d'être élu, M. Meirieu appelant malgré tout à voter pour lui.
Au-delà, sans le Rhône, poids lourd de Rhône-Alpes, la gauche peut a minima espérer garder les cinq circonscriptions qu'elle détient déjà.
En Isère, ancré à gauche, la ministre de la Recherche Geneviève Fioraso a remporté 38,31% des suffrages dans la première circonscription et devrait l'emporter sans difficulté au second tour face au candidat UMP.
Autre fait marquant en Rhône-Alpes: le second tour réservera des duels inédits PS-FN et UMP-FN, notamment dans la 11e circonscription du Rhône.
Dans la première circonscription de l'Ardèche, le député PS Pascal Terrasse (45%) affrontera lui aussi le Front national Christian Grangis (20,20%) qui a créé la surprise en parvenant au second tour.
Dans l'Ain, le seul élu UMP de France à s'être présenté aux législatives sous l'étiquette du Front national, Olivier Eyraud, provoque une triangulaire dans la 2ème circonscription, terre où la droite conserve son avantage malgré une légère avance de la gauche.
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