Rouen Trafic
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Parmi tous les grands projets « anciens » aujourd’hui remis en cause, celui du contournement de Rouen par une voie autoroutière de 40 km est un bon exemple. Vieux de 40 ans, tous les recours devant le Conseil d’État ayant été épuisés (le dernier en novembre 2020), ce projet de près d’un milliard d’euros est inscrit par l’État dans son plan de développement des mobilités.
L'état de la planète sous-estimé
Mais voilà, le maire de Rouen et désormais président de la métropole a changé d’avis. Il avait auparavant « sous-estimé l’état de notre planète », va-t-il expliqué au conseil métropolitain le 14 décembre dernier, et « l’état d’urgence écologique » dans laquelle elle se trouve.
Des « milliers de camions » n’ont pour le moment « d’autres solutions que de traverser le centre-ville de Rouen »
Il poursuivait alors en estimant que les Néerlandais et les Belges « poussent pour un canal Seine-Nord, pas pour une grande autoroute entre Amsterdam et Paris ». Et d’insister : « si on met de l’argent là, nous ne pourrons pas le mettre ailleurs ». En cette fin d’année 2020, le débat s’est poursuivi au travers de la presse locale, à grand renfort de placards publicitaires de la chambre de commerce qui prône ce projet « écologique », qui détournerait des « milliers de camions » qui n’ont pour le moment « d’autres solutions que de traverser le centre-ville de Rouen ».
Le débat se poursuit
L’État, spectateur du pugilat, a simplement demandé aux trois collectivités financeuses de confirmer leurs engagements (au total 245 millions), ce que se sont empressés de faire la région et le département par la voix de leurs présidents mais « à titre personnel »... pour le département. Côté Rouen, la ville s’est prononcée contre, approuvant une motion du groupe EELV-Génération·s, s’opposant à la construction de l’infrastructure. « Il serait irresponsable de continuer à soutenir des projets issus du monde d’avant, tels que le contournement Est de Rouen ». Mais comme c’est la métropole qui finance... cela reste assez symbolique.
Il serait irresponsable de continuer à soutenir des projets issus du monde d’avant
Prochain épisode : que dira que le conseil métropolitain si son président (maire de Rouen) inscrit le sujet du financement de la rocade à l’ordre du jour ? Cela pourrait arriver assez vite car, selon l’AFP, le préfet a cependant demandé aux trois collectivités de « solliciter la confirmation par délibération avant fin février de leur engagement financier ».