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Rénovation urbaine : les habitants ne voient pas d’amélioration
À l’heure où ce tournant s’amorce, la région Ile-de-France, en partenariat avec le Bondy blog, a eu la bonne idée de sonder la population d’Ile-de-France ((Sondage Viavoice pour le magazine « Ile de France » réalisé par téléphone du 20 au 29 octobre 2014 auprès de 1 003 personnes, échantillon représentatif de la population francilienne de 18 ans et plus.)). L’objectif de l’étude est de mesurer l’évolution des conditions de vie par les habitants des quartiers concernés depuis 2005, date des dernières émeutes urbaines à l’échelle du pays.10 % seulement des Franciliens estiment que la rénovation urbaine a changé le visage des quartiers.Le constat est sévère, mais juste : entre 2004 et 2014, les conditions de vie en banlieue se sont dégradées pour 35 % des sondés ou n’ont pas évolué pour 44 % d’entre eux. 18 % seulement des sondés estiment qu’elles se sont améliorées. La rénovation urbaine, telle qu’elle a été conçue, est négativement perçue, 41 % de sondés estimant que le malaise social s’est renforcé et que des émeutes ne sont pas à exclure.10 % seulement des Franciliens estiment que la rénovation urbaine a changé le visage des quartiers, 44 % reconnaissent tout de même que les « chantiers sont importants mais [qu’]il faudra du temps pour réparer les erreurs du passé ». Sans surprise, une large majorité (68 %) estime que l’amélioration des conditions de vie en banlieue passera par la lutte contre le chômage.
Le conseil des citoyens verra le jour
Concrètement, tous les contrats de ville 2015-2020 devront être signés avant la fin juin 2015. D’ici à la fin de l’année, les préfets recevront des lettres de cadrage interministérielles dont le principe avait été acté du temps de François Lamy : Ville-Éducation nationale, Ville-Emploi, Ville-Santé et, sans doute, Ville-Logement. Dernier point sur la mise en place des conseils des citoyens, dont le gouvernement faisait un préalable impérieux à la signature d’un contrat de ville.Une circulaire du 15 octobre assouplit cette position, la réalité du conseil des citoyens étant exigée non pas avant la signature du contrat de ville, mais au moment de l’entrée en matière de ce dernier. On ne peut que regretter ces atermoiements de la part d’un gouvernement de gauche qui doit beaucoup aux électeurs des quartiers populaires.La réalité du conseil des citoyens est exigée au moment de l’entrée en matière du contrat de ville.Toutefois, le problème de la politique de la ville, plus de trente ans après sa création, reste le même : son interministérialité échappe aux critères habituels de la nomenclature figée de l’organisation institutionnelle, elle est donc vécue au plus haut sommet de l’État comme une action transverse, un terme abâtardi pour la haute fonction publique.