La carte est-elle le bon modèle pour représenter les territoires ? La géomatique se situe dans un entre-deux : elle propose de modéliser des informations géographiques en données qui peuvent ensuite être analysées dans des approches informatiques et physiques. Cette modélisation est contrainte par l'origine et la structure des outils utilisés, les systèmes d'information géographique (SIG). La modélisation multi-échelle introduit un peu de souplesse dans cette caricature des territoires qu'est la carte. Cela ne nous affranchit cependant pas d'un travail minutieux de co-modélisation avec les géographes, sociologues, aménageurs, environnementalistes,...
La modélisation des villes, comment croiser regard physiques et urbanistiques ? Est-il possible de résumer les observations et connaissances des urbanistes dans un modèle physique ? Est-il possible de faire accepter un modèle extrêmement simplificateur (physique simple) a des spécialistes de la complexité humaines (urbanistes) ? Qu'est-ce que ce croisement nous apprend sur notre différence d'approche, et finalement sur l'objet d'étude ? Les comportements de mobilité sont des comportements de choix de destination, de moyen, d'itinéraire au moment d'un déplacement, mais ils s'organisent à différentes échelles, tant temporelles (la journée, la semaine, l'année) que spatiales (logiques différentes sur longues et courtes distances, problématiques du dernier kilomètre, etc.), si bien qu'ils font système. On a néanmoins besoin d'approches partielles sur un champ déterminé pour avancer dans la connaissance. On s'attachera donc ici, à partir d'exemples concrets, à identifier les difficultés, besoins de données, pièges, etc. qu'on peut rencontrer, c'est-à-dire à examiner les zones de pertinence des modèles, aussi bien du point de vue de la compréhension des phénomènes (mobilité) que de ses conséquences (énergie notamment).