Six mois avec sursis requis contre Jacques Peyrat

La Rédaction

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L'ancien maire de Nice (1995-2008) Jacques Peyrat a troqué mardi sa robe d'avocat contre les habits du prévenu devant le tribunal correctionnel de Nice où il a nié toute implication dans une affaire d'emplois fictifs que lui impute la mairie actuelle.

Ses explications n'ont pas convaincu le procureur, Roger Arata, qui a requis à son encontre six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.

"C'est la huitième fois que je viens rendre des comptes", avait rappelé plus tôt le candidat malheureux aux législatives, avant d'ajouter: "Il y a quatre ans que je suis parti de la mairie de Nice, qu'on me fiche la paix!"

Une éventuelle condamnation serait plus que gênante pour le notable niçois qui ambitionne de reprendre en 2014, avec le soutien du FN, la 5e ville de France à l'UMP Christian Estrosi.

Jacques Peyrat, 80 ans, comparaît pour détournement de fonds publics, aux côtés de son ancien garde du corps et ami depuis 40 ans, Patrick Villardry, et de son épouse Jacqueline.

Suite à une dénonciation de Christian Estrosi, le procureur de Nice, Eric de Montgolfier a ouvert une enquête sur ces emplois et a cité l'ancien para.

Il lui est reproché d'une part l'embauche de Jacqueline Villardry à la mairie, alors qu'elle n'aurait exercé aucune activité réelle. D'autre part, l'ancien édile aurait facilité le détachement injustifié, entre 2005 et 2008, d'un agent municipal au sein d'une association canine présidée par Patrick Villardry.

Certains "pensent que le maire fait tout, mais non ! Les petits problèmes d'exécution, (...) ce n'est pas le problème du maire", se défend le fringant octogénaire. La Ville de Nice gérait 17.000 employés "et vous voulez que je me préoccupe de l'affectation de l'un ou l'une de ses employés ?!"

Pompier professionnel et figure du dressage des chiens de sauvetage, Patrick Villardry a peiné quelques minutes plus tôt à justifier l'activité exacte de sa brigade cynophile pour les chiens dangereux: il évoque la "prévention civile dans les cités sensibles".

"Beaucoup d'amnésies"
Quand le président Patrick Veron s'étonne que son unité cynophile n'apparaisse sur aucun organigramme et qu'"à la Mairie, même le directeur de cabinet ne savait pas que vous existiez !", la réponse fuse : "Ces gens-là, ou ils n'étaient pas là le jour de la distribution des neurones, ou ils sont devenus amnésiques. (...) Ils ont subi des pressions. Après le départ de Jacques Peyrat, il y a eu beaucoup d'amnésies. Selon comment le vent tourne en politique, vous savez..."

Puéricultrice de formation, son épouse a été affectée en 2001 à l'unité cynophile de la police municipale. Qu'y faisait-elle? Elle patrouillait dans les cités sensibles : "J'allais déposer les prospectus, je donnais des conseils aux jeunes avec des chiens sans laisse..."

A ceux qui dénoncent une fumisterie, la prévenue répond qu'elle a "fait son boulot".

C'est étonnant, remarque alors le président dans un sourire faussement bonhomme, "chaque année, vous êtes notée par quelqu'un de différent, pourtant, c'est toujours la même signature... D'un inconnu. Et sinon, vous savez qui a signé à votre place ? Il est quand même gonflé, celui-là ! Cela dit, il signe une annotation disant que vous êtes un très bon élément méritant ..."

Epinglant "des évaluations douteuses et des signatures falsifiées" qui "montrent qu'on a essayé a posteriori de régulariser la situation", le procureur a estimé que l'emploi fictif était caractérisé. Il a requis trois mois avec sursis et 3.000 euros d'amende contre le couple.

Décision en juillet.

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