dossier transition 512 partie 1
© Daniel Hohlfeld - adobestock
Quand certains Etats traînent encore des pieds, les territoires partagent désormais pleinement l’urgence climatique. Qu’ils soient ou non frappés par des catastrophes naturelles, des acteurs locaux majeurs (la Californie, Paris...) affichent désormais de très grandes ambitions en matière de transition écologique. C’est acquis, les territoires veulent prendre leurs responsabilités.
L’urgence climatique est aujourd’hui globalement partagée
La transition écologique sonne souvent comme le nouveau mantra des collectivités. Le Grenelle de l’environnement et, plus récemment, la COP 21 ont joué le rôle d’accélérateur d’actions sur le sujet. L’annonce par le président Trump de la sortie prochaine des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat vient renforcer la place des territoires dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ceux-ci deviennent ainsi les leaders de la transition en cours, en mettant leurs compétences et leurs moyens au service d’un « choc culturel », tant pour eux que pour les citoyens, visant la construction d’une stratégie climatique et territoriale basée sur la lutte intensive contre les émissions de gaz à effet de serre. L’urgence climatique est aujourd’hui globalement partagée.
La Californie en pointe
Dans un pays pourtant très marqué par le climato-scepticisme, l’Etat de Californie travaille ainsi depuis des années le renforce- ment de ses normes environnementales et prouve combien les territoires peuvent être à la pointe du changement. Dès 1970 et le « Clean air act », réglementation fédérale visant à lutter contre la pollution au niveau national, la Californie a systématiquement renforcé et musclé ses propres normes d’émissions de CO2 et de particules toxiques pour les voitures et l’essence. Fin 2015, le gouverneur de cet Etat frappé par une multiplication des catastrophes naturelles a décidé de continuer dans cette voie en renforçant les règlements pour doubler les économies d’énergie issues des bâtiments et réduire les gaz à effet de serre sur le territoire de 40 % d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990.
Il repose sur les collectivités d’assurer une transition écologique pour tous
Mieux, l’exécutif a également mis en avant des textes destinés à « aider à protéger et à renforcer les communautés de Californie les plus défavorisées, qui restent les plus susceptibles de souffrir du changement climatique » en favorisant leur accès à l’énergie renouvelable.
10 actions concrètes pour mettre en place une administration exemplaire
Pour des bâtiments administratifs écoresponsables
• intégrer systématiquement une dimension transition écologique à chaque travail bâtimentaire (led, panneaux photovoltaïques...)
• privilégier des fournisseurs d’énergies renouvelables
• s’assurer de la qualité de l’air des bureaux et des accueils
Pour des déplacements respectueux de l’environnement
• Verdir la flotte automobile en remplaçant systématiquement les véhicules thermiques par des véhicules électriques
• proposer la mise en place d’un système de covoiturage pour les agents
Pour une politique de nettoyage et de déchets durable
• imposer des pratiques de nettoyage écoresponsable (produits non nocifs, décapages plus espacés...)
• organiser une politique des déchets internes (tri...) et externes (chantiers durables, réutilisation...)
Pour une pratique administrative « bas carbone »
• rentrer dans une logique d’éco-impression (recto/verso, fin de la couleur, papier recyclé)
Pour une participation à la pédagogie de la transition écologique
• mettre en œuvre une éducation au développement durable en direction des agents
• installer des distributeurs de boissons et de confiseries bio et équitable
Assumer ses responsabilités
Bien entendu, les collectivités françaises n’ont ni les compétences, ni le pouvoir d’influence des Etats fédérés américains. Pourtant, la ville de Paris est en passe de devenir un des leaders mondiaux des transports écologiques en promouvant la mobilité du XXIe siècle à travers la multiplication des projets innovants. il est évident qu’aujourd’hui la transition écologique ne peut réussir que dans les territoires. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les plans d’actions se décident et se mettent en place dans les collectivités (schéma régional climat air énergie, plan climat énergie territorial...). Les institutions locales entendent jouer pleinement ce rôle et assumer leurs responsabilités, y compris dans le cadre de leur fonctionnement interne. En effet, les politiques publiques ne sont pas les seules à être des leviers au service de la transition écologique. Evidemment, les politiques des transports, de l’habitat ou des déchets demeurent les clés d’une approche « bas carbone ». Cependant, notre fonctionnement quotidien, nos habitudes de travail ou d’achat sont tout aussi porteurs de mieux-être et de bonne gestion des deniers publics.
La ville de Paris est en passe de devenir un des leaders mondiaux des transports écologiques en promouvant la mobilité du XXIe siècle
Enfin, il repose sur les collectivités d’assurer une transition écologique pour tous. Comme dans de plus en plus de domaines, la puissance publique locale est en première ligne sur l’innovation et la mobilisation. Cela permet d’agir concrètement en faveur de la transition écologique, loin des seuls discours d’intention et d’incantation. Les orientations nationales récentes le confirment malheureusement, c’est bien les territoires qui permettront d’assurer le « make our planet great again ».
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