"C'était le roi à bord, il faisait ce qu'il voulait de ses hommes", a-t-elle dénoncé.Le second maître Sébastien Wancke, un jeune homme de 32 ans originaire de Saône-et-Loire, a été retrouvé le 15 juin 2010 pendu à bord, alors que la frégate "La Fayette" se trouvait au large de la Sicile. Durant l'instruction, tous les témoins ont décrit une atmosphère irrespirable à bord de cette frégate légère furtive, et raconté "des pressions permanentes" dans le huis clos d'une frégate devenue le "bateau de l'enfer".
Charge de travail intenable
Selon les membres d'équipage, le commandant, Eric Delepoulle, issu de l'école navale de Brest et à la tête de cette frégate depuis 2008, était connu, tant sur le navire qu'au dehors, pour son intransigeance et son "manque d'humanité". Le médecin de bord a même évoqué un gradé "se prenant pour Dieu à bord". D'après l'enquête, la victime faisait, quant à elle, face à un "rythme et charge de travail écrasants". Sous ses ordres depuis un an et demi, elle était surtout "aux premières loges pour recevoir les brimades du commandant", a indiqué l'avocat de sa famille, Me Jean-Jacques Rinck. En charge du carré du commandant, "il était son larbin".Deux ans de prison et 30 000 euros d'amende
M. Delepoulle est aussi poursuivi pour des faits similaires à l'encontre d'un autre marin, également partie civile, le maître Olivier Berger, chef de cuisine, qui a développé un psoriasis. Les faits reprochés datant de 2010, il encourt un an de prison et 15.000 euros d'amende. Depuis, la loi a été modifiée et a porté la peine encourue pour des faits similaires à 2 ans et 30.000 euros d'amende.