Une lourde condamnation pénale pour abus de biens sociaux légitime une mise à la retraite d'office même si les faits ont été commis en dehors du service 15 ans avant la sanction.
Une rédactrice chef d'une commune, directrice des finances et des ressources humaines, avait fait l'objet d'une sanction de mise à la retraite d'office (octobre 2006).
La juridiction d'appel a rappelé qu'aucun texte n'enferme dans un délai déterminé l'exercice de l'action disciplinaire. Il appartient toutefois à l'administration de respecter un délai raisonnable entre le moment où elle a connaissance des faits commis par l'agent et le moment où elle décide de lui infliger une sanction.
Au cas d'espèce, l'intéressée avait fait l'objet d'une condamnation pénale de 4 ans d'emprisonnement (dont 2 avec sursis) pour notamment banqueroute et abus de biens sociaux. La CAA a estimé que les agissements de l'agent étaient incompatibles avec l'exercice de ses fonctions et jetaient le discrédit sur celles-ci.
La CAA a considéré que la mise à la retraite d'office n'était pas manifestement disproportionnée même si les faits fautifs avaient été commis en dehors du service 15 ans avant l'intervention de la sanction.
Il est à noter que le maire avait tenté de révoquer l'agent dès qu'il avait eu connaissance de la condamnation pénale (en mars 2001), révocation qui avait été annulée par le tribunal administratif (janvier 2005) et avait obligé le maire à réintégrer l'intéressée avant d'engager la procédure de mise à la retraite d'office.
(CAA Marseille - 13 décembre 2011 - n° 09 MA 03062).