Une année 2012 qui fut riche en débats culturels

La Rédaction

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L'année 2012 a démarré alors que nous étions déjà en pré-campagne, et la culture a semblé redevenir un temps un enjeu de compétition électorale, avec l'espoir de sortir l'art et la culture de leur relative marginalité. C'est ainsi que l'ARF a organisé par exemple à Lyon fin janvier ses premières Assises « Culture & Régions ».

Tandis que Nicolas Sarkozy se posait en protecteur des artistes, disant vouloir défendre les professionnels de la culture contre "les pirates" et se vantant de ne pas avoir globalement touché au budget de la culture en temps de crise, les BIS de Nantes ont donné en janvier à François Hollande l'occasion quelle serait la politique de son gouvernement pour la culture, terme qu'il caractérisa comme "un enjeu majeur au coeur du projet politique". Le Front de gauche et les écologistes , de leur côté, ont présenté leur propre diagnostic et leurs propositions.

L'entre deux tours une fois passé, on sait ce qu'il en fut du résultat de l'élection présidentielle, qui conduisit dans la foulée à la nomination d'Aurélie Filippetti comme ministre de la culture et de la communication (au détriment de tous ceux qui avaient eu des prétentions pour ce poste, et sans parler d'un certain JGC qui au détour d'un petit ouvrage avait pensé avec humour le devenir aussi !).

Alors que s'annonçaient les traditionnels débats qui fleurissent pendant  le festival d'Avignon, la question se posa alors de ce qu'il resterait de la Réforme territoriale initialement prévue par le gouvernement précédent.

Au travers des premières déclarations d'Aurélie Fillippetti transparait alors progressivement l'orientation de sa politique, politique qui au fil des mois devient un chemin escarpé.

La concertation sur la refondation de l'école organisée par le Ministère de l'Education provoque quelques inquiétudes (notamment de chercheurs et artistes dans une tribune sur Libération) concernant la volonté d'une réelle place de l'éducation artistique et culturelle dans le cadre du temps de l'école. Par la suite, la concertation (certes éclair) du ministère de la culture sur l'éducation artistique et culturelle a eu le mérite de susciter de nombreuses contributions d'associations d'élus et de professionnels... pour u résultat encore en attente à l'heure de publier ce billet.

J'ai essayé aussi de montrer au travers de divers articles comment les mutations territoriales notamment, conduisaient certains à travailler autrement dans les territoires, en relatant un certain nombre d'expériences, ce que j'avais fait précédemment en parlant d'un projet de territoire en pays d'Aubagne s'articulant sur un évènementiel.

Du côté des professionnels , un collectif d'associations, emmené par Scènes d'enfance et de jeunesse, a élaboré un  Manifeste « pour une politique culturelle et artistique du spectacle vivant en direction de la jeunesse », présenté le 20 octobre lors d'un colloque national  "Le jeune public a / à l'âge de la maturité".

Les DAC de Rhône-Alpes ont organisé de leur côté une rencontre sur l'intercommunalité culturelle... dans une région où elle est peu développée. Les projets culturels de l'association IPAMAC (Inter-Parcs du Massif central) témoignent pour leur part de la vitalité culturelle du milieu rural.

Au niveau des disciplines artistiques, les acteurs des musiques Jazz souhaitent un rééquilibrage de leur secteur par rapport aux musiques dites « savantes ». J'ai tracé un panorama des arts de la rue et du cirque, sans oublier le risque pris par ces artistes.

J'ai abordé les questions relatives à la signification de l'art, à l'art contemporain dans les monuments historiques, à la problématique H/F dans la création artistique, au plaisir d'une pratique artistique en amateur, aux valeurs du cirque contemporain.

J'ai soulevé les enjeux de la culture et du développement durable, de la culture et l'Europe , mais aussi le rôle de l'évaluation, en soulignant notamment le travail de  l'Observatoire des politiques culturelles.

Je n'ai pas hésité à être très concret dans des questions plus pratiques : le recours à des cabinets d'étude, le développement des normes et des règles, les logiciels de billetterie, ou encore les usages des liseuses numériques dans les bibliothèques,

J'ai parlé enfin du développement des dispositifs d'accompagnement des artistes, mais aussi de la  participation des habitants, au travers de projets de Marseille Provence Capitale européenne de la culture.

J'ai terminé l'année en évoquant les réformes envisagées concernant le processus de recrutement des directeurs d'institutions culturelles.

L'année 2012 fut en définitive une année très riche en débats sur le rôle de la culture et des politiques culturelles. Puisse ce foisonnement d'idées ne pas s'arrêter avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement mais au contraire se poursuivre pour nourrir l'action de nos décideurs, ministres comme élus territoriaux. Voilà le voeu que je formule auprès de vous, chers lectrices et lecteurs qui me sont fidèles, en ce début d'année 2013.

François Deschamps

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