L'association Droit au logement (Dal), qui activait jeudi à Nice son comité des Alpes-Maritimes, a annoncé qu'elle allait demander au ministère du Logement une enquête afin d'expliquer la vacance de 3.000 logements sociaux dans la ville du maire UMP Christian Estrosi(...)
"La Ville de Nice détruit des logements sociaux au fur et à mesure qu'elle en construit" et aujourd'hui, "3.000 logements sociaux seraient vides!", a dénoncé le porte-parole national du Dal, Jean-Baptiste Eyraud, évoquant une situation "scandaleuse".
"Comment se fait-il qu'il y ait autant de logements vacants alors que la liste d'attente est si longue" pour obtenir des HLM, a-t-il poursuivi, avant d'annoncer qu'il allait "demander au ministère du Logement une enquête sur ces HLM qui sont inoccupés".
Evoquant le "système chiraquien" qui a sévi à Paris dans les années 1990, M. Eyraud a stigmatisé "l'attribution des HLM à la gueule du client" et "le piston aux bons électeurs".
"C'est ce qu'on appelle le clientélisme", a acquiescé la conseillère municipale de Nice, Christine Dorejo. La candidate socialiste aux législatives dans la 3e circonscription des Alpes-Maritimes était venue soutenir les militants du Dal.
Jeudi, un collectif d'associations azuréennes, qui depuis 2007 soutiennent les mal-logés du département, ont annoncé leur ralliement au Dal et la création du comité Dal 06.
Derrière une banderole "Droit au logement pour tous", une cinquantaine de militants ont manifesté en déambulant dans la ville de 10H00 à 11H00, aux cris de "Un logement, c'est un droit", "Un toit, c'est la loi", ou encore "Application de la loi de réquisition".
Les militants se sont déplacés sur les sites de deux hôtels désaffectés afin de réclamer leur réquisition et de dénoncer les 57.000 logements vacants et inutilisés qui existeraient dans les Alpes-Maritimes et les 23.000 recensés sur Nice, selon une étude Insee de 2008.
Ainsi, devant un ancien hôtel de la MGEN dont les 73 chambres avec salle de bains sont inoccupées depuis des années, Bernard Neuville, porte-parole du Dal 06, a déploré que face aux demandes d'occupation de certaines familles mal logées, il n'y ait jamais eu d'autre réaction "que de le sécuriser avec des vigiles et des chiens".
"Le préfet répond aux personnes éligibles au Dalo (droit au logement opposable, ndlr) qu'il n'y a pas de logement, mais c'est faux! Il y a des centaines et des centaines de logements abandonnés par le Parc Côte d'Azur Habitat", s'indigne le militant associatif.
Le Dalo, mis en place en mars 2007, permet aux personnes dont les démarches pour louer un logement n'ont pas abouti d'engager un recours contre les pouvoirs publics, afin d'obtenir une indemnisation.
La loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) fait obligation aux communes de plus de 3.500 habitants de compter au minimum 20% de logements sociaux. Nice en compte seulement 11%. Fin mai, la ministre du Logement, Cécile Duflot, a confirmé que le gouvernement ferait bientôt passer ce quota à 25%.